Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Si vous ne pouvez pas voyager physiquement, swissinfo.ch vous fait en tout cas voir du pays: hier nous étions au Sénégal, et ce mardi nous partons pour la Thaïlande, où l’ambassadrice de Suisse remporte tous les suffrages. Nous vous racontons pourquoi.
Le 7 mars, le peuple suisse votera sur l’acceptation ou le rejet de la Loi fédérale sur les services d’identification numérique, c’est-à-dire la carte d’identité numérique (ou e-ID). Nous avons donné la parole à un partisan et une opposante. Ils nous exposent leurs arguments.
Nous terminerons par un point sur le front du coronavirus en Suisse.
Bonne lecture!
Avec sa série de vidéo-conférences appelée #AskTheEmbassy, l’ambassade de Suisse en Thaïlande fournit un service et un soutien hautement appréciés par la communauté sur place. Comment son emblématique ambassadrice a-t-elle ravi le cœur des expatriés?
Au départ, un constat simple: dans une situation sans précédent, source de très nombreuses interrogations et craintes, le rôle d’une représentation diplomatique est de rassurer et informer ses concitoyens. C’est ainsi que dès le mois de juin 2020, S.E. Helene Budliger Artieda et son équipe ont mis en place une série de vidéo-conférences pour les Suisses de l’étranger de la circonscription (Thaïlande, Laos et Cambodge), durant lesquelles elles se relaient en allemand, français et anglais pour faire le point sur la situation actuelle et répondre aux questions des participants.
Le 1er février, date de la dernière information, l’ambassadrice a reçu un invité de marque en la personne de Anutin Charnvirakul, vice-premier ministre et ministre de la Santé en Thaïlande. Un tour de force qui a impressionné la communauté et provoqué une salve de commentaires dithyrambiques à son égard.
Si l’ambassade d’Ottawa au Canada a fourni un service comparable, et que d’autres envisagent d’y recourir, il ne s’agit pas d’une stratégie à plus large échelle du Département fédéral des Affaires étrangères, qui considère qu’il «appartient à chaque représentation de déterminer le format judicieux».
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Le 7 mars prochain, le peuple devra se prononcer sur le référendum contre l’e-ID. Parmi les soutiens de la loi sur l’identité électronique (LSIE) se trouve André Golliez, président du groupe de réflexion Swiss Data Alliance. Il en explique les raisons.
Sceptique dans un premier temps, il soutient désormais la LSIE: André Golliez est consultant informatique et, en tant que président du groupe de réflexion Swiss Data Alliance, il suit la question de l’identification électronique depuis des années. D’abord opposé à la nouvelle loi, il a changé d’avis après les modifications effectuées au terme de la procédure de consultation, explique-t-il dans un entretien.
La principale modification dont il parle porte sur l’introduction dans le projet de loi d’une Commission fédérale des e-ID (EIDCOM), un organe indépendant chargé de l’examen et de la surveillance des prestataires de service. Mais au-delà de cela, il ne craint pas la collecte des données par des entreprises privées, car pour lui, «la réglementation prévue par la loi est extrêmement restrictive. Elle va bien au-delà de la protection des données: les prestataires de services qui veulent prendre part à la démarche peinent parfois à le faire en raison des exigences très strictes.»
En outre, il voit d’un bon œil la collaboration public/privé, qui, à l’instar d’autres pays comme la Finlande, la Suède ou le Danemark a fait ses preuves, même si personnellement il aurait «souhaité une solution supplémentaire de la part de la Confédération», rappelant toutefois qu’«au stade actuel de développement cela prendrait encore trois ou quatre ans».
- Retrouvez ici tous ses arguments en faveur de l’e-ID
- Notre déchiffrage du texte
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Un fossé sépare le peuple de la politique en matière d’e-ID
Partisane du non à l’e-ID – et donc favorable au referendum, la conseillère nationale Sibel Arslan a des objections de principe, notamment sur l’externalisation d’une tâche fondamentale de l’État. Arguments.
Selon la politicienne, la question de l’identité numérique ne se pose pas, il en faut une. Son doute repose plutôt sur l’émetteur de la carte: privé ou étatique? En ce qui la concerne, il est clair que «les données d’identité des citoyens doivent rester en main de l’État», car «avec la nouvelle loi, les entreprises actives au niveau international seraient également habilitées à délivrer l’e-ID. Cela est très problématique en termes de protection des données», ajoute-elle.
Quant à la perte de temps qu’engendrerait une solution proposée par la Confédération, elle rétorque que «la rapidité ne peut servir d’argument pour accepter une solution inappropriée». Elle n’est pas foncièrement opposée à une collaboration de fournisseurs privés, mais elle «souhaite qu’il y ait au moins une solution étatique».
Persuadée que l’e-ID deviendra un jour un passeport numérique qui remplira des fonctions d’identification ou permettra de voyager, Sibel Arslan considère qu’il est «d’autant plus important de suivre le bon chemin» pour y parvenir.
- Retrouvez ici ses arguments contre l’e-ID
- L’identité numérique pourrait-elle être un pas vers le vote électronique?
Lors d’un point presse mardi, la task force Covid-19, l’organe scientifique de conseil du gouvernement, a fourni de nouvelles informations sur le développement de la pandémie en Suisse. La vaccination était encore sur toutes les lèvres.
Quatre spécialistes étaient réunis en début d’après-midi pour faire le point sur la situation épidémiologique en Suisse. Virginie Masserey, cheffe de la section «Contrôle de l’infection et programme de vaccination» à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) s’est voulue encourageante sur la diminution du nombre de cas, mais elle a invité la population à poursuivre ses efforts, rappelant que l’on ne connait pas le degré de protection apporté par le vaccin en termes de transmission du virus à de tierces personnes.
Après le Valais et Vaud, Fribourg est devenu à partir de mardi le troisième canton romand à intégrer les médecins de famille à la stratégie de vaccination. Ceux-ci peuvent désormais injecter les doses dans leurs cabinets. Selon l’OFSP, la vaccination des personnes les plus vulnérables devrait être terminée à fin avril.
A la suite de récentes études qui démontrent que le virus se propage aussi parmi les enfants, la Société suisse de pédiatrie a mis à jour ses recommandations lundi et préconise désormais le port du masque à l’école primaire, dans le but de garder les écoles ouvertes. Une recommandation soutenue par le syndicat des enseignants.
En outre, les nouveaux variants continuent de se propager plus rapidement que la première souche du virus. Un premier cas de variant brésilien a d’ailleurs été découvert en Suisse.
A rappeler également: depuis le 8 février, les règles relatives à l’entrée en Suisse changent. Elles sont à retrouver dans notre article ci-dessous.
- Coronavirus: la situation en Suisse
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