Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses du monde,
Il y a pile 10 ans, la préfecture japonaise de Fukushima était secouée par un accident nucléaire majeur. Une catastrophe qui a marqué le début de l’abandon de l’énergie atomique en Suisse.
Et le Parlement helvétique rechigne à s’aligner sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent. Sa révision de la loi n’inclut toujours pas les avocats et les conseillers financiers.
Bonne lecture,
L’accident nucléaire de Fukushima a eu lieu il y a exactement dix ans. Cette catastrophe a influencé durablement la politique énergétique suisse.
Trois jours seulement après l’accident, les demandes de construction de nouvelles centrales nucléaires étaient suspendues en Suisse. Deux mois plus tard, le gouvernement à majorité féminine décidait l’abandon progressif de l’énergie nucléaire.
Un revirement confirmé par le peuple suisse en mai 2017: les citoyennes et les citoyens ont voté à près de 60% pour la nouvelle Stratégie énergétique 2050 qui prévoit le développement des énergies renouvelables et le démantèlement des centrales nucléaires à la fin de leur cycle de vie.
Le premier des cinq réacteurs nucléaires suisses a d’ailleurs été désactivé fin 2019 avec la fermeture de la centrale de Mühleberg, dans le canton de Berne. Le démantèlement et la décontamination du site devraient durer une quinzaine d’années.
Néanmoins, l’atome continue à susciter l’intérêt dans de nombreux pays. Pour ses partisans, c’est une source d’énergie qui génère peu d’émissions de CO2 et qui peut donc participer à une limitation du réchauffement mondial. Pour Michael Prasser, professeur à l’École polytechnique fédérale de Zurich, «si nous voulons préserver la Terre, nous devons aussi exploiter l’énergie nucléaire».
- Notre article sur les 10 ans de l’accident nucléaire de Fukushima et son impact en Suisse
- La Radio Télévision SuisseLien externe (RTS) revient en images sur la catastrophe de 2011
- Description des différentes étapes du démantèlement de la centrale nucléaire de Mühleberg
La Suisse ne s’aligne toujours pas sur les standards internationaux dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Le Parlement ne va pas assez loin dans sa révision de la loi.
Après de longs débats, les élus ont tout de même décidé de renforcer certains mécanismes: les intermédiaires financiers devront vérifier l’identité du client, documenter la prestation et clarifier ses buts. Mais ils ont refusé de soumettre à la loi les avocats et conseillers financiers, ce qui aurait renforcé leur responsabilité en matière de criminalité financière.
Pourtant, en 2005 déjà, le Groupe d’action financière recommandait à la Suisse d’assujettir les avocats et conseillers à la législation. Le Parlement s’est toutefois contenté d’entériner la pratique existante, déplore Katia Villard, chargée d’enseignement au Centre de droit bancaire et financier de l’Université de Genève.
«Le problème est avant tout le message que nous envoyons à l’étranger: la Suisse met les pieds au mur dans la lutte contre le blanchiment d’argent, elle ne veut absolument pas renforcer la loi pour des motifs qui ne tiennent pas la route, réagit Katia Villard. C’est de la politique à court terme, car le sujet va revenir dans quelque temps.»
- Notre interview de Katia Villard sur la nouvelle législation contre le blanchiment d’argent
- La Suisse peut encore mieux faire en matière de corruption, estime l’ONG Transparency International dans son indice mondial de perception de la corruption
- Le secret bancaire reste un modèle d’affaire pour les banques suisses, notre article
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Les personnes schizophrènes habitant en Suisse ont plutôt bien vécu le confinement, révèlent médecins et patients. Mais seulement lors de la première vague.
Les soignants en psychiatrie redoutaient une exacerbation des symptômes chez leurs patients schizophrènes avec l’apparition d’une pandémie. Ils ont été surpris de constater plutôt une forme de soulagement.
«Pour quelqu’un comme moi, le confinement a été plus simple: le sentiment de ne pas avoir beaucoup d’amis, limiter les contacts, rester assez seul, tout ça, c’est mon quotidien, confie Gilles Favre, musicien et schizophrène, au média en ligne Heidi.news. J’avais ma famille autour de moi et le peu d’amis que j’ai étaient là par téléphone. J’ai acheté et écouté beaucoup de disques vinyles, j’étais assez bien, en fait!»
Toutefois, si la première vague s’est plutôt bien passée pour ces personnes, le caractère durable de la pandémie et des restrictions sanitaires commencent à leur peser. «Les patients sont devenus moins motivés à suivre leur traitement, indique Anne Leroy, secrétaire de l’association des Journées de la Schizophrénie qui se déroulent du 13 au 20 mars en Suisse. Les personnes avec une tendance phobique se sont mises à redouter encore davantage de sortir en raison du risque de côtoyer des personnes malades».
- L’article de Heidi.newsLien externe sur la schizophrénie en période de pandémie, avec des témoignages de patients et de soignants
- Le site internetLien externe des Journées de la schizophrénie, pour mieux comprendre cette maladie
- Comment gérer la lassitude face au coronavirus? Notre article
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Révolutionner la recherche de vie extraterrestre: c’est l’ambition de deux chercheurs de l’Université de Berne.
L’astrophysicien Andreas Riedo dirige le projet de recherche ORIGIN avec le chimiste Niels Ligterink. Ils veulent rechercher des acides aminés, qui sont les briques fondamentales de la vie. «Nous espérons en trouver sur les lunes glacées des planètes géantes, car leur présence signifierait qu’il y a ou qu’il y a eu de la vie là-bas», explique Andreas Riedo. Les chercheurs visent en particulier Europe, lune de Jupiter, et Encelade, lune de Saturne.
L’instrument de mesure mis au point à Berne est spécialement conçu pour l’analyse des liquides. Le cœur d’ORIGIN est un spectromètre de masse qui serait dix à mille fois plus sensible que les instruments comparables existants. Cette sensibilité augmente massivement les chances de trouver des signatures de vie extraterrestre, indique l’astrophysicien.
Plusieurs consortiums spatiaux internationaux emmenés par la NASA sont intéressés à tester ORIGIN sur de futures missions. Selon l’Université de Berne, l’agence spatiale américaine prévoit d’envoyer vers 2030 une sonde se poser sur Europe pour y effectuer des analyses, dans le but déclaré d’identifier des formes de vie. Le voyage jusqu’au satellite de Jupiter durerait environ sept ans.
- Notre article sur le projet ORIGIN, avec les deux chercheurs responsables en interview
- Y a-t-il de la vie ailleurs? Vidéo sur l’avancée de la recherche de traces extraterrestres
- Notre dossier: Dans l’espace, la petite Suisse joue dans la cour des grands
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