Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne,
Suicide assisté, cancer, don d’organes… Ce qui fait l’actualité de ce vendredi semble à première vue un peu morbide. Mais la lecture de cette sélection vous laissera tout de même entrevoir quelques nouvelles réjouissantes. Ainsi, même si leur nombre est en augmentation, les cancers s’avèrent bien moins souvent mortels qu’il y a une trentaine d’années.
Bonne lecture
Dans de nombreux pays du monde, l’assistance au suicide est interdite. Mais la Suisse a, depuis plusieurs années, une pratique beaucoup plus libérale en la matière. Cela a notamment pour conséquence que des malades incurables viennent du monde entier en Suisse pour y mourir.
Atteint d’une maladie neurologique rare, un Japonais a fait un long voyage jusqu’à Bâle pour y mourir. Pourquoi en est-il arrivé à prendre cette décision, quelle est la réaction de ses proches, quels sont ses doutes et ses certitudes? Ce sont autant de questions que notre rédaction japonaise a tenté d’éclaircir.
Mais en Suisse même, l’assistance au suicide pose question. Même si la pratique est légale, elle suscite la polémique. Le fait que des malades arrivent de différents pays pour terminer leur vie en Suisse est notamment contesté. Des voix critiques dénoncent ce qu’elles qualifient de «tourisme de la mort».
Médecin et présidente d’une organisation d’aide au suicide, la Bâloise Erika Preisig milite pour le droit de choisir sa fin et a déjà aidé des malades à mettre fin à leurs jours. Elle défend également la légalisation du suicide assisté dans d’autres pays. Dans une longue interview, elle nous explique son point de vue et le sens de son combat.
Plus
Le flot des objets soumis au peuple suisse ne devrait pas se tarir au cours des prochains moins. Pas moins de deux référendums ont été lancés en cette fin de semaine.
Les sections jeunes de partis du centre et de droite ont lancé vendredi le référendum contre la loi dite «Netflix». Le Parlement a récemment décidé de frapper les bénéfices bruts des plateformes de streaming opérant en Suisse d’une taxe de 4%, afin de participer au financement de la création cinématographique suisse. Cette plateforme devra également programmer 30% de films européens. Pour les référendaires, cette loi contrevient à la liberté économique et passe complètement à côté des besoins des consommateurs.
Le peuple pourrait aussi avoir son mot à dire sur les changements prévus autour du don d’organes. Le Parlement a accepté il y a peu de passer au principe du «consentement présumé». En clair, toute personne qui ne s’est pas déclarée clairement opposée au don d’organe de son vivant serait considérée comme donneuse potentielle après sa mort. Cette modification législative est destinée à pallier le manque chronique d’organes en Suisse.
Les opposants à ces deux lois ont désormais trois mois pour récolter les 50’000 signatures nécessaires pour valider leur référendum. Cette récolte pourrait toutefois être un peu compliquée pour le référendum contre le «consentement présumé», étant donné qu’il émane d’un petit comité issu de la société civile alémanique et qui n’est pas encore très organisé.
- DépêcheLien externe ATS consacrée au référendum contre la «loi Nexflix» à lire sur le site du Blick
- DépêcheLien externe ATS consacrée au référendum contre le «consentement présumé» à lire sur le site d’ARC Info
- En mai dernier, swissinfo.ch consacrait un article au problème du manque d’organes
Le cancer reste un véritable fléau en matière de santé publique en Suisse. Selon l’Office fédéral de la statistique, la moitié des hommes et 40% des femmes auront un cancer au cours de leur vie. Ces chiffres proviennent du «Rapport 2021 sur le cancer en Suisse», qui présente les données pour les années 2013 à 2017.
Près de 23’100 cancers supplémentaires ont été diagnostiqués chaque année chez les hommes et 19’650 chez les femmes. Mais cela ne veut pas dire que le risque de développer cette maladie augmente; il aurait même tendance à légèrement diminuer chez les hommes et à stagner chez les femmes. L’augmentation des cas s’explique avant tout par l’évolution démographique et le vieillissement de la population.
Quatre formes de cancers prédominent en Suisse. Chez les hommes, un peu plus de la moitié des nouveaux cas étaient des cancers de la prostate, du poumon et colorectaux. Chez les femmes, un peu plus de la moitié étaient imputables aux cancers du sein, du poumon et colorectaux.
Toutes ces statistiques laissent toutefois entrevoir une bonne nouvelle: malgré l’augmentation de cas, la mortalité due au cancer diminue et les malades vivent plus longtemps. Par rapport à il y a une trentaine d’années, le risque de succomber à un cancer a diminué d’un tiers chez les femmes et même un peu plus chez les hommes.
- Les principaux enseignements du rapport à découvrirLien externe sur le site de RTS Info
- L’info à la source avec le lien vers le rapportLien externe complet
Dans certains pays, la pandémie a rebattu les cartes politiques. Mais cela ne semble absolument pas le cas en Suisse, comme le montre le Baromètre électoral de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR).
La Parlement issu des dernières élections fédérales en est déjà à la moitié de son mandat et la prochaine échéance électorale aura lieu dans deux ans déjà. L’occasion d’un coup de sonde pour prendre la température de la politique fédérale. Il en ressort qu’il ne faut pas s’attendre à de grands changements. Malgré de petits hauts et bas, l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) reste le premier parti de Suisse devant le Parti socialiste.
Entre des libéraux-radicaux un peu en perte de vitesse, un centre qui a fusionné pour enrayer son érosion et des formations vertes qui continuent de surfer sur les préoccupations écologistes du moment, la lutte pour la 3e place est en revanche beaucoup plus indécise et par conséquent intéressante à suivre.
Le sondage s’est également intéressé à la manière dont est perçu un gouvernement, qui a été parfois critiqué au cours des derniers mois pour sa gestion de la crise sanitaire. Là aussi, les choses sont relativement stables. La cote de popularité de la plupart des membres du Conseil fédéral reste stable. La seule variation concerne Guy Parmelin, dont l’année présidentielle semble avoir grandement augmenté la visibilité et la popularité.
- Tous les détails du Baromètre électoral à lire sur swissinfo.ch
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