Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le oui à la Loi Covid vu de l’étranger, les 50 ans (eh oui, seulement) de l’entrée des femmes au parlement fédéral, des moniteurs et des monitrices de ski qui vont devoir se mettre à l’anglais et de nouvelles révélations sur les violences et les abus dans le sport forment le menu de ce dernier lundi de novembre.
Bonne lecture,
Premier pays au monde à voter sur le certificat sanitaire, la Suisse était observée dimanche à l’étranger – où les médias saluent le résultat et s’inquiètent de la division du pays. Des opposants et des partisans de la Loi Covid qui s’invectivent sur les réseaux sociaux, allant jusqu’aux menaces de mort: la Suisse du consensus n’avait pas habitué les observateurs internationaux à ça.
«La colère, la peur et la division sociale nées de la pandémie ne peuvent être résolues par un ou deux votes», note, parmi d’autres, la BBC. Le service audiovisuel public britannique rappelle que la vaccination est depuis longtemps une question sensible en Suisse, surtout alémanique. Les manifestations sont donc toutes les chances de se poursuivre, ici comme ailleurs en Europe.
Les Suisses de l’étranger quant à eux ont voté dans le même sens que ceux du pays, et même plus massivement en faveur de la Loi Covid. 68% de oui contre 62: la 5e Suisse s’est montrée plus favorable encore que la métropole aux mesures sanitaires du gouvernement, alors même qu’elle semblait plus réticente dans les sondages. Ceci s’explique peut-être par une formation de l’opinion un peu plus tardive.
- La division de la Suisse alarme les médias internationaux – par ma collègue Katy Romy
- La 5e Suisse a aussi largement soutenu la loi Covid – par ma collègue Pauline Turuban
- La presse suisse salue la victoire de la «majorité silencieuse»Lien externe – RTS Info
- Point fort SWI – Votation fédérale du 28 novembre 2021
- Coronavirus: la situation en Suisse – mis à jour régulièrement
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Alors que 96 élues étaient ce matin à l’ouverture de la session d’hiver des Chambres fédérales, il y a tout juste 50 ans, elles n’étaient que 12. Et c’étaient les premières. Une conseillère aux États et 11 conseillères pour ce 29 novembre 1971: les premières femmes à entrer dans le sanctuaire de la démocratie suisse, jusque-là réservé aux hommes.
Les femmes suisses n’ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité au niveau fédéral qu’en 1971. Mais les citoyennes du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures ont dû attendre encore 20 ans de plus. Le gouvernement fédéral est finalement intervenu pour obliger les autorités locales à donner aux femmes les mêmes droits politiques qu’aux hommes.
Les élections fédérales de 2019 ont vu une forte avancée des femmes. Le Conseil national est désormais la 17e Chambre parlementaire la plus féminine au monde. Mais beaucoup reste à faire au niveau des cantons et des communes.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Point fort SWI – Le long chemin vers le droit de vote des femmes
- En politique suisse, les femmes sont encore loin du but – par mon collègue Jonas Glatthard – janvier 2021
- La session d’hiver s’ouvre aujourd’hui, le programmeLien externe – 20 minutes
La plupart des stations de ski romandes ouvrent samedi prochain, et les écoles de ski manquent de personnel anglophone – la faute au Brexit. Du coup, les monitrices et moniteurs romands pourraient avoir davantage besoin de cours d’anglais pour enseigner le ski ou le snowboard aux touristes cette saison.
Depuis le Brexit, les Britanniques ne bénéficient plus de l’accord de libre circulation des personnes avec l’UE. En Valais, les autorités cantonales avaient déjà avisé les stations qu’il serait très compliqué d’avoir des permis de travail pour les professeurs et professeures de ski de nationalité britannique.
Les écoles doivent donc s’adapter en recrutant des Irlandais, des doubles nationaux ou des locaux. Et dans le cas de ces derniers, une petite remise à jour des connaissances de la langue de Shakespeare s’impose.
- L’articleLien externe et le reportage radio de RTS Info
- Les écoles suisses tiennent à leurs camps de ski – par votre serviteur – janvier 2020
La violence et les abus auraient touché trois enfants sur quatre ayant pratiqué un sport en Europe. Après les scandales révélés cet été en Suisse, une nouvelle étude portant sur six pays européens révèle que le phénomène semble avoir été davantage la règle que l’exception.
La forme la plus courante d’abus est psychologique, allant du manque d’appréciation de la part des entraîneurs à l’humiliation pure et simple. Pour les auteurs de l’étude, ces résultats montrent que les différents dirigeants sportifs européens ont fait «trop peu» pour protéger les enfants et doivent concrètement faire «bien plus que d’afficher une politique».
L’incidence la plus élevée d’abus a été observée chez les enfants qui avaient participé à des compétitions internationales. L’étude a montré que les abus avaient lieu au sein de la structure des clubs et des organisations sportives et que les garçons étaient nettement plus exposés que les filles.
Les chercheurs ont interrogé des personnes âgées de 18 à 30 ans qui avaient pratiqué un sport alors qu’elles étaient mineures. L’étude a été menée par les universités de Edge Hill (Angleterre) et de Wuppertal (Allemagne) et financée par l’Union européenne. Au total, 10’302 personnes ont été interrogées en Autriche, Belgique, Allemagne, Roumanie, Espagne et Grande-Bretagne.
- Trois quarts des enfants ayant pratiqué un sport exposés à des abusLien externe – Le Temps (libre accès)
- Les mesures prises par la Suisse après les révélations sur des abus au centre d’entraînement fédéral de Macolin – agence Keystone-ATS – 16 novembre 2021
- Jeux olympiques: lorsque le rêve devient un cauchemar – par mes collègues May Elmahdi Lichtsteiner et Ester Unterfinger – juillet 2021
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