Aujourd’hui en Suisse

Chères et chers Suisses de l’étranger,

À présent que les frontières sont rouvertes et que le marché de l’emploi est en plein boom, la main-d’œuvre étrangère revient de nouveau massivement en Suisse. Durant les six premiers mois de cette année, l’immigration de travail a dépassé son niveau d’avant la pandémie. On vous explique pourquoi, chiffres à l’appui.

Également au menu de cette sélection de l’actualité: des sites de paris en ligne étrangers qui opèrent illégalement en Suisse, l’aggravation des pénuries de médicaments et une mise à jour utile du certificat Covid – dont on avait presque oublié l’existence.

Excellente lecture,

Le nombre de travailleurs frontaliers a lui aussi augmenté de 6% en un an. © Keystone / Christian Beutler

Deux ans et demi après le début de la pandémie de Covid-19, l’immigration en Suisse repart à la hausse. Selon les derniers chiffres du Secrétariat d’État aux migrations (SEM), plus de 75’000 personnes sont arrivées en Suisse au premier semestre 2022, une hausse de 21% par rapport à la même période en 2021.

Cette évolution est principalement due à l’immigration de travail. Le SEM a recensé au cours des six premiers mois de l’année près de 42’000 nouvelles arrivées de personnes venues exercer une activité lucrative en Suisse. Un nombre qui dépasse nettement le niveau d’avant la pandémie (33’000 arrivées au premier semestre 2019).

L’augmentation est particulièrement marquée pour les personnes en provenance de France et de Roumanie. De manière générale, l’essentiel de l’immigration de travail en Suisse provient des pays voisins: Allemagne (20%), Italie (16%) et France (15%).

Le recours à la main-d’œuvre étrangère s’explique par un taux de chômage au plus bas et un nombre de places vacantes record. La Suisse attire aussi des personnes de plus en plus qualifiées grâce à ses salaires élevés en comparaison européenne.

• La Suisse attire à nouveau la main-d’œuvre étrangère – l’article de mon collègue Alexander Thoele
• La pénurie de logements empire en Suisse – la dépêche ATS sur le site du TempsLien externe
• Les entreprises suisses manquent cruellement de bras et de cerveaux – l’article de mon collègue Samuel Jaberg
• La Suisse plébiscitée par sa population étrangère pendant la pandémie – juin 2021

Depuis une réforme entrée en vigueur en 2019, les sites de jeux d’argent étrangers sont illégaux en Suisse. © Keystone / Gaetan Bally

Depuis une réforme entrée en vigueur le 1^er juillet 2019, les sites de jeux d’argent étrangers sont illégaux en Suisse. Seuls la Loterie romande et Swissloto sont autorisés à proposer des paris sportifs, les autres font l’objet d’un blocage technique.

Officiellement, ce durcissement est un succès: près de 180 noms de domaines ont été bloqués et les plus gros sites de jeux étrangers comme Winamax ou Betclic sont inaccessibles depuis la Suisse.

Mais de nombreuses plateformes étrangères restent accessibles en toute illégalité, révèle une enquête de l’émission Mise au Point de la RTS. Il s’agit notamment de sites basés à Malte ou aux îles Caïmans, «qui ont des stratégies pour contourner la loi», selon l’autorité intercantonale de surveillance des jeux d’argent, la GESPA.

Ce «jeu du chat et de la souris» peut se révéler lourd de conséquences pour les personnes dépendantes. La RTS cite le cas de JB, qui a perdu des centaines de milliers de francs dans les paris sportifs. «Les anciens sites étrangers sont toujours accessibles et il y a sans cesse de nouvelles offres, constate-t-il. La publicité est partout sur les réseaux sociaux et sur internet».

• Paris sportifs: le piège – l’enquête de l’émission Mise au PointLien externe
• «J’ai détourné 850’000 francs pour des paris sportifs» – l’article de la RTSLien externe
• Les paris sportifs en ligne explosent, même sur des sites interdits – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
• Les casinos et les loteries suisses raflent largement la mise – retour sur la votation de juin 2018

Environ 80 à 90% des médicaments de base utilisés en Suisse sont produits à l’étranger. © Keystone / Gaetan Bally

Une centaine de médicaments sont indisponibles en Suisse, le double d’il y a cinq ans. Près de 80 ruptures d’approvisionnement signalées par les entreprises pharmaceutiques concernent des préparations classées comme vitales par la Confédération.

Les pénuries concernent surtout les médicaments de base, anciens et bon marché, qui ne sont plus protégés par un brevet. La Suisse ne développe que des médicaments innovants et à forte marge. Et, paradoxalement, environ 80 à 90% des médicaments de base utilisés au pays des pharmas sont produits à l’étranger.

De fortes hausses de la demande, des problèmes au niveau de la logistique ou encore des transports peuvent ainsi causer des pénuries en Suisse. Pour certains fabricants, le marché helvétique est tout simplement trop petit pour être livré.

Cette situation pousse les pharmaciens et pharmaciennes des hôpitaux à parfois fabriquer eux-mêmes certains médicaments. Mais cela ne peut se faire que dans des quantités limitées. «Dès qu’il y a une rupture, un patient est en danger», a expliqué à la RTS le pharmacien chef adjoint de l’hôpital vaudois (CHUV).

• Face aux pénuries, des hôpitaux fabriquent leurs médicaments – le sujet du 19h30 de la RTSLien externe
• Pénurie de médicaments: les explications de Philippe Nantermod à la RTSLien externe
• Pénurie de médicaments: médecins et système D – l’article de la LibertéLien externe (sur abonnement)

Dans de nombreuses applications de certificat Covid en Suisse, un bandeau jaune s’affiche avec l’inscription «expiration imminente». Keystone / Peter Schneider

La majorité des certificats Covid suisses sont sur le point d’expirer, ce qui pourrait poser problème pour certains voyages à l’étranger. Pour l’éviter, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé une mise à jour de son application.

Le champ «Validité en Suisse» ne sera plus affiché sur le certificat Covid mais l’application indiquera la date, et le temps écoulé depuis la dernière vaccination ou le dernier test. Les utilisateurs et utilisatrices pourront ainsi déterminer plus facilement si leur certificat est conforme aux règles de leur pays de destination.

Pour l’heure, cela n’a pas de conséquence en Suisse, car l’obligation du certificat Covid y a été levée en février dernier. En revanche, le certificat est encore nécessaire pour se rendre par exemple aux États-Unis, en Tunisie, en Thaïlande, au Maroc ou encore au Brésil.

Selon l’OFSP, la mise à jour de l’application a été déployée ce lundi. Elle devrait être disponible pour les usagers et usagères au plus tard d’ici la fin de la semaine via les plateformes de téléchargement.

• Certificat Covid: une mise à jour utile pour voyager à l’étranger – la dépêche ATS
• La plupart des certificats Covid vont bientôt arriver à échéance – le sujet du 19h30 de la RTSLien externe
• Coronavirus: la situation en Suisse – notre article sur la situation actuelle