Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
On dit parfois que le seul problème des Suisses, c’est l’ennui. Parce que pour le reste - et sans sombrer dans l’excès de chauvinisme -, il faut bien admettre que ce pays fonctionne plutôt bien. Y aurait-il un secret? Non, mais il y a des recettes, que nous allons nous appliquer à exposer dans une nouvelle série d’articles.
Premier épisode aujourd’hui: le Conseil fédéral, ce gouvernement sans panache, mais également presque sans crises et sans remaniements brutaux, dont les membres sont des citoyennes et citoyens ordinaires et tellement accessibles.
Je vous parle aussi des fastes du couronnent de Charles III (quel contraste), de l’intelligence artificielle (encore) et du grand retour de la guitare, instrument populaire par excellence.
Excellent week-end et bonne lecture,
Confiance et stabilité: ce sont les deux piliers du «miracle suisse». Depuis 175 ans, ce pays qui n’aime ni les têtes qui dépassent, ni les coups de gueule est dirigé par sept personnes sans grand pouvoir mais à l’efficacité remarquable. Quel est le secret du bon fonctionnement du Conseil fédéral?
Régime politique stable, niveau de vie stable, projets de vie stables: beaucoup de choses tournent rond en Suisse. Nous allons nous pencher sur cette machine bien huilée dans une série d’articles qui commence aujourd’hui avec l’explication du fonctionnement d’un gouvernement fédéral qui ne ressemble à aucun autre dans le monde.
En Suisse, vous pouvez croiser un ministre dans le train, au marché ou à une terrasse de café, sans protection ni gardes du corps. Cette proximité avec la population est une des clés de la confiance, mais il y en a d’autres, comme le fédéralisme et la démocratie directe, qui font que les citoyennes et citoyens ressentent rarement ce qui vient de Berne comme un «diktat».
- Le Conseil fédéral ou les points forts d’un gouvernement «faible» – Bruno Kaufmann
- Point Fort SWI – Peut-on mesurer la démocratie?
Plus
Vous ne pourrez pas y échapper. Ce week-end, Londres, le Royaume-Uni et le monde auront les yeux rivés sur Westminster pour le couronnement du roi Charles III. 2000 invités triés sur le volet, dont nombre de têtes couronnées et de chefs d’État assisteront à la cérémonie tandis que le peuple devrait communier dans une ferveur monarchique retrouvée.
Même le prince Harry, qui a rompu avec fracas avec la famille royale, sera de la fête, après des mois de négociations avec le palais de Buckingham. Son épouse Meghan restera quant à elle en Californie, avec les enfants. Samedi soir, un concert aura lieu au château de Windsor, auquel 10’000 Britanniques tirés au sort pourront assister. Les têtes d’affiche sont américaines et italienne: Katy Perry, Lionel Ritchie et Andrea Bocelli. Aucune star britannique majeure n’a répondu à l’invitation.
Ces festivités à 278 millions de francs (selon le quotidien The Mirror) devraient permettre au nouveau roi de renouer avec son peuple, auprès duquel il n’a pas toujours eu la cote. Selon un sondage de mi-avril, 58% des Britanniques continuent malgré tout à estimer qu’un monarque est préférable à un chef d’État élu. Mais le soutien recule: en 2012, à l’occasion des 60 années de règne d’Elizabeth II, ils et elles étaient près de 75% à soutenir la monarchie.
- Couronnement de Charles IIILien externe – le suivi de RTS Info
- Charles III, roi d’une monarchie britannique amoindrieLien externe – Le Temps (abonnés)
Pas un jour ne passe sans que l’on parle d’intelligence artificielle. Un buzz dopé par l’effet ChatGPT, qui génère toutes sortes de fantasmes. RTS Info y consacre une vidéo de sa nouvelle série «Ça change quoi pour toi», qui examine l’impact de l’IA sur nos vies, nos emplois ou notre sécurité.
L’idée est presque aussi vieille que la science-fiction elle-même: et si les robots prenaient notre place? L’expérience récente de Couleur 3, qui a laissé l’antenne aux machines faiseuses d’animation et de musique pour une journée, a pourtant bien montré que nous en sommes encore loin.
Mais selon une récente étude de l’OCDE, 14% des emplois risqueraient d’être automatisés à terme, tandis que 32% sont susceptibles d’être profondément modifiés par l’IA. En Suisse, la compagnie d’assurance Helvetia teste la technologie ChatGPT pour son service client.
- L’intelligence artificielle, ça change quoi pour vous?Lien externe – article et vidéo de RTS Info
- ChatGPT: intelligence, stupidité ou malveillance artificielles? – par votre serviteur, SWI 20 avril 2023
- Point Fort SWI – La machine et la morale
Déclarée moribonde il y a dix ans, la guitare a à nouveau le vent en poupe. Les amoureux des 6 et 12 cordes se retrouvent ce week-end à Montreux, pour la deuxième édition de l’International Guitar Show, «l’autre festival» de la station de la Riviera vaudoise. Une exposition agrémentée de démos, de talk-shows et de concerts.
Dopées par la pandémie, les ventes mondiales de guitares ont fait un bond spectaculaire ces trois dernières années. Fender, l’un des fabricants historiques américains, a connu en 2020 sa meilleure année depuis la création de la marque en 1946. Gibson, autre géant de la gratte, a lui aussi connu des hausses de près de 20% des ventes, alors qu’il était au bord de la faillite en 2016.
Aujourd’hui, les fabricants se doivent de faire plus attention à la provenance des bois dont ils font leurs guitares. Les essences les plus exotiques et recherchées sont désormais soumises à des restrictions. Plus question d’importer illégalement de Madagascar ou de RDC, comme certaines grandes marques l’ont fait jusqu’à assez récemment. L’acheteur est d’ailleurs en droit de demander un certificat de provenance.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative