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le conseil fédéral élu le 13.12.23

Aujourd’hui en Suisse

Helvètes du monde, bonjour,

Au lendemain de l’élection du Conseil fédéral, les langues se délient et les analyses vont bon train.

La presse suisse parle de «gifle» pour les socialistes et estime que la «formule magique» a fait son temps – si votre front se plisse à la lecture de cette expression, surtout poursuivez votre lecture, je vous explique tout ci-dessous.

Et si l’on ne peut pas encore parler de divorce officiel entre Les Vert-e-s et le PS, la relation a, à tout le moins, pris du plomb dans l’aile après le refus des socialistes de soutenir le candidat vert qui aurait, justement, chamboulé l’ordre établi par la fameuse «formule magique».

Bonne lecture,

salle des pas perdus
© Keystone / Anthony Anex

L’élection du Conseil fédéral de mercredi a donné lieu à pléthore d’éditoriaux et d’analyses dans la presse suisse. La plupart des titres estiment que la formule magique doit être repensée.

La «formule magique», c’est la règle tacite de concordance qui existe entre les partis au pouvoir. Elle répartit de manière représentative les sièges au Conseil fédéral, en fonction des forces en présence au Parlement.

Et c’est justement cette répartition que de plus en plus de personnalités politiques, mais aussi de médias, remettent en question. Le Tages-Anzeiger estime par exemple que le PS et le PLR devraient repenser leurs prétentions au pouvoir, qui, d’après le quotidien, ne sont pas suffisamment justifiées. Le Nouvelliste en Valais plaide pour un renouvellement de la formule magique, afin que les forces écologistes et centristes soient mieux intégrées et que le gouvernement soit plus représentatif du vote de la population.

Ainsi, les éditorialistes prédisent que la prochaine élection sera palpitante. «Elle sera sans doute plus incontrôlable, mais aussi plus libre et passionnante», écrit la NZZ. Watson annonce d’ores et déjà une bataille entre les partis autour de la future composition du Conseil fédéral.

Balthasar Glättli et Gerhard Andrey
© Keystone / Marcel Bieri

«Nous ne devons plus rien au PS», estime Balthasar Glättli dans une interview aux journaux du groupe de presse Tamedia. Le président des Vert-e-s ne cache pas son amertume au lendemain de l’élection du gouvernement.

Lors de l’élection du Conseil fédéral, le parti écologiste a attaqué le siège du conseiller fédéral PLR Ignazio Cassis. Pour ce faire, il a présenté un candidat, Gerhard Andrey, et a demandé à son allié de gauche, le parti socialiste (PS), de le soutenir.

Or, selon Balthasar Glättli, le PS a déclaré qu’il ne soutenait pas l’attaque des écologistes seulement 10 minutes avant le début des élections. «Pendant quatre ans, le PS a dit que le bloc des quatre au Conseil fédéral, composé de l’UDC et du PLR, devait être cassé. Pendant quatre ans, le PS a assuré les Vert-e-s de sa solidarité. Au moment de voter, le PS aurait pu joindre le geste à la parole», regrette-t-il.

Le conseiller national zurichois relève que, tout comme le PLR, les socialistes sont mathématiquement surreprésentés au gouvernement. Et de poursuivre en déclarant que le PS s’est rendu un mauvais service en restant loyal à l’UDC et au PLR, car les parlementaires de droite ont accordé 70 voix au conseiller aux États zurichois Daniel Jositsch, qui n’était pourtant pas un candidat officiel à la succession d’Alain Berset.

UNRWA
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Contrairement au Conseil national, le Conseil des États a décidé de ne pas supprimer la contribution de la Suisse à l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).  

Lundi, le Conseil national avait décidé de couper la contribution suisse annuelle de 20 millions de francs à l’UNRWA. Cette décision faisait suite à une proposition du député UDC David Zuberbühler, qui estimait que l’agence n’était pas objective pour œuvrer dans la région et qu’elle était tombée dans un discours «anti-israélien».

Jeudi, le Conseil des États n’a donc pas suivi la Chambre basse du Parlement et a refusé la suppression par 23 voix contre 21. Une coupe pourrait avoir des répercussions sur la politique extérieure de la Suisse. La ministre des Finances Karin Keller-Sutter a d’ailleurs indiqué que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) craignait un dégât de réputation. Le dossier repart maintenant au Conseil national, qui poursuivra le débat lundi prochain.

En 2018, une polémique similaire avait éclaté, lorsque le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis avait laissé entendre que la Suisse pourrait aider davantage les institutions des États qui accueillent des réfugiés palestiniens plutôt que l’UNRWA. Il avait ensuite été désavoué par ses collègues du Conseil fédéral.

Jacobo Arbenz et sa famille
Keystone / Str

Au début des années 1950, le Guatemala fut présidé par un Suisse d’origine: Jacobo Arbenz. Les réformes agraires et sociales qu’il voulut mettre en place causèrent sa chute.

Jacobo Arbenz vit le jour en 1913 au Guatemala d’un père zurichois émigré. Après une carrière dans l’armée et un mariage avec une Salvadorienne d’origine allemande, «El Suizo», comme l’appelaient ses camarades de classe, se lança en politique.

En novembre 1950, à 37 ans, il fut élu démocratiquement à la tête du pays. Le nouveau président avait le projet de réformer l’agriculture et d’exproprier les grands propriétaires terriens (des familles fortunées d’origine européenne) afin de distribuer les terres aux paysans pauvres. La multinationale américaine United Fruit Company (UFC), plus grande propriétaire terrienne du pays, devint alors sa pire ennemie.

UFC lança une campagne de relations publiques contre le gouvernement Arbenz et alerta qu’un régime communiste se mettait en place au Guatemala. En pleine guerre froide, le stratagème fonctionna et, soutenus par la CIA et les dictatures voisines du Honduras et du Salvador, des putschistes renversèrent Jacobo Arbenz en janvier 1954. La famille Arbenz dû fuir le pays. «El Suizo» ne demanda jamais la nationalité suisse, de peur de perdre sa citoyenneté guatémaltèque et de ne plus pouvoir réintégrer la vie politique du pays – un vœu pieux.

sapin de noël en bobine de film
SWI swissinfo.ch / Alamy

swissinfo.ch vous propose un calendrier de l’avent des films suisses. Jusqu’à Noël, nous vous proposons quotidiennement de découvrir un film documentaire issu de notre «sélection de films suisses».

Vingt-quatre films sélectionnés par swissinfo.ch sont à découvrir sur la plateforme de streaming Play Suisse. Ils sont tous sous-titrés en français. Ces films sont des productions ou des coproductions de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), la société mère de swissinfo.ch.

Rendez-vous sur swissinfo.ch pour découvrir le film que nous avons sélectionné pour vous aujourd’hui.

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