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Chères lectrices, chers lecteurs, 

La session d’hiver du Parlement entre dans sa dernière ligne droite. À l’ordre du jour ce mardi: les négociations en cours avec les États-Unis, l’initiative «Non à une Suisse à 10 millions!» ainsi qu’une proposition visant à plafonner le nombre de fonctionnaires fédéraux.

Des Cybertrucks ont été aperçus sur les autoroutes suisses, mais uniquement sur des camions de transport. Leur éventuelle autorisation de circuler sur les routes helvétiques reste incertaine, la Suisse se trouvant à la croisée des négociations avec Washington et des approches réglementaires de l’Union européenne.

Bonne lecture!

Tableau de vote au Palais fédéral
C’est la dernière ligne droite pour la session parlementaire d’hiver. Keystone / Peter Klaunzer

Le Conseil national comme le Conseil des États ont tous deux refusé l’initiative de l’UDC «Non à une Suisse à 10 millions!», qui entend limiter l’immigration. Selon le Parlement, cette proposition créerait de nouveaux problèmes plutôt que d’apporter des solutions aux difficultés existantes. Le Conseil des États a également rejeté les contre-projets liés à cette initiative populaire. 

L’initiative place les électeurs face à un ultimatum: limiter l’immigration ou mettre fin aux accords bilatéraux avec l’Union européenne, a déclaré le parlementaire et ancien président du Centre, Gerhard Pfister. Son successeur, Philipp Matthias Bregy, partage cette position, estimant que les préoccupations de la population doivent être prises en compte afin d’éviter de compromettre les Accords bilatéraux III. 

Ce mardi, le Conseil national a également débattu d’une proposition visant à plafonner le nombre de fonctionnaires fédéraux, déposée conjointement par l’UDC et le Parti radical-libéral. L’administration fédérale compte actuellement environ 39’000 postes à plein temps, pour un coût d’environ 6,5 milliards de francs sur un budget fédéral total de 86 milliards.

Le futur président de la Confédération, Guy Parmelin, a mis en garde contre un tel plafonnement, estimant qu’il réduirait la flexibilité et compliquerait la mise en œuvre des mandats parlementaires. La députée UDC Esther Friedli a reproché au gouvernement de manquer d’esprit entrepreneurial, tandis que la socialiste Eva Herzog a mis en garde contre «l’illusion selon laquelle l’intelligence artificielle pourrait réduire drastiquement le nombre d’emplois, alors qu’il est déjà connu qu’elle est sujette aux erreurs et que son utilisation doit être encadrée par l’humain».

Manifestation propalestinienne à Berne
Scènes des manifestations propalestiniennes du 11 octobre dernier à Berne.. Keystone / Peter Klaunzer

Un rapport publié ce mardi par Amnesty International Suisse critique la réponse policière à une manifestation propalestinienne organisée en octobre à Berne, la qualifiant d’injustifiée et d’excessive.

L’évaluation repose sur les propres observations de l’organisation ainsi que sur quelque 180 témoignages. La manifestation non autorisée du 11 octobre avait dégénéré en graves troubles, causant des millions de francs de dégâts matériels. La police avait eu recours aux gaz lacrymogènes, aux balles en caoutchouc et à un canon à eau. Selon les autorités, 18 membres des forces de l’ordre ont été blessés.

Amnesty a dénoncé l’usage de la «nasse», une technique consistant à encercler les manifestants. L’organisation estime que cette mesure a été appliquée de manière soudaine, sans avertissement clair, empêchant les participants de se disperser et exposant des personnes vulnérables à des risques. Elle a également pointé des lacunes dans la communication policière : les annonces n’étaient audibles que sur la place du Palais fédéral et des instructions contradictoires ont semé la confusion.

La police cantonale bernoise a rétorqué que le dispositif avait été annoncé à l’avance. Le commandant Christian Brenzikofer a déclaré à que l’objectif de l’opération était de séparer les groupes violents des manifestants pacifique

Pédiatre avec un enfant
La Suisse manque cruellement de pédiatres. Le canton de Zurich sera particulièrement touché. Keystone / Christian Beutler

Une étude menée par l’Université de Zurich et l’Observatoire suisse de la santé met en évidence d’importantes disparités régionales dans la disponibilité des pédiatres, jusqu’au niveau communal.

Selon l’étude, le Plateau central et la Suisse orientale sont les régions les plus touchées. Dans de nombreuses communes, on compte 0,6 pédiatre ou moins pour 1000 enfants. La situation est légèrement meilleure dans la région lémanique et au Tessin, tandis que le canton de Zurich fait face à une grave pénurie. D’après l’Association des pédiatres zurichois, quelque 190 pédiatres à plein temps prennent actuellement en charge 270’000 enfants et adolescents, un médecin sur quatre ayant plus de 60 ans.

L’étude montre que les pénuries sont particulièrement aiguës dans les zones rurales, où les médecins de famille assurent souvent les soins pédiatriques. La responsabilité y est plus lourde qu’en ville, a expliqué un médecin au Tages-Anzeiger, car les possibilités de renvoi vers des collègues y sont plus limitées.

La situation devrait encore s’aggraver. D’ici 2029, environ un quart des pédiatres actuellement en activité devraient partir à la retraite. Les lourdes charges de travail, les gardes de nuit et de week-end, ainsi qu’une rémunération relativement inférieure découragent les nouvelles recrues, tout comme la charge administrative croissante, souligne l’auteur de l’étude, Michael von Rhein, dans le Tages-Anzeiger.

Cybertruck de Tesla
Pour le moment en Europe, le Cybertruck de Tesla n’est visible que dans les salons automobiles, comme ici à Berlin. EPA/CLEMENS BILAN

Le Parlement suisse soutient les négociations avec les États-Unis, mais Berne reste prise entre les exigences américaines et les normes européennes, cherchant un équilibre sur des dossiers tels que le poulet chloré et le Cybertruck de Tesla.

Le Parlement appuie les discussions en cours avec Washington en vue d’un accord commercial et économique. Ce mardi, la commission de politique extérieure du Conseil des États a approuvé le mandat de négociation par 10 voix contre 0 et deux abstentions, comme l’avait fait la veille la commission homologue du Conseil national.

Une proposition visant à exclure toute concession à Washington – par exemple sur l’homologation des véhicules ou les importations de viande – a été rejetée. Comme le relève le Tages-Anzeiger, d’éventuelles concessions concernant le poulet traité au chlore ou l’autorisation des Cybertrucks restent des déclarations d’intention et non des engagements contraignants.

Pour l’heure, ni le poulet chloré en provenance des États-Unis ni les pick-up anguleux de Tesla ne devraient apparaître dans les supermarchés ou sur les routes suisses. Berne et Bruxelles mènent séparément leurs négociations avec Washington, et les règles de sécurité européennes demeurent déterminantes. 

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