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Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs, 

Un débat de longue date sur l’exportation de matériel de guerre suisse a de nouveau occupé le devant de la scène lors de la session d’hiver du Parlement.

Également dans l’actualité suisse de ce mardi, la cheffe du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) qui a défendu la délégation de dirigeants d’entreprises suisses auprès du président américain Donald Trump, affirmant qu’elle se réjouit personnellement d’un esprit entrepreneurial qui «intervient lorsque le pays en a besoin».

Bonne lecture!

Groupe de musique du Conseil national
Le groupe musical «Ils Fraenzlis da Tschlin» a ouvert la session d’hiver hier. Reste à savoir si la musique apportera l’harmonie au Parlement. Keystone / Alessandro Della Valle

Au deuxième jour de la session d’hiver du Parlement, le Conseil national a débattu et approuvé ce mardi les amendements à la Loi sur le matériel de guerre. Le Parlement souhaite donner au gouvernement fédéral la compétence d’autoriser les exportations d’armes.

Cette mesure vise à soutenir l’industrie suisse de l’armement, de plus en plus isolée sur la scène internationale depuis que la Suisse a interdit à d’autres pays de transférer des produits suisses à l’Ukraine. L’assouplissement prévu concerne les membres de l’alliance de défense de l’OTAN: tous les États seraient, en principe, libres de transférer des armes comme ils l’entendent. Toutefois, le gouvernement suisse pourrait exiger des garanties au cas par cas pour des raisons de neutralité, de sécurité ou de politique étrangère.

L’Union démocratique du centre (UDC) a soutenu la réforme à condition qu’aucune arme ne parvienne à l’Ukraine. Selon SRF News, l’accent se déplace de la fourniture à l’Ukraine vers le renforcement de l’industrie suisse de l’armement. La formulation de la proposition d’assouplissement est «très étrange», a déclaré Robert Kolb, professeur de droit international à l’Université de Genève, dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). La Suisse ne peut pas fournir des pays impliqués dans un conflit international, quelle que soit la liste. «C’est le cœur du droit de la neutralité», a-t-il affirmé.

Le projet retourne maintenant au Conseil des États. Le Parti socialiste et les Verts ont déjà annoncé qu’ils demanderont un référendum si le Parlement approuve la réforme, ce qui entraînerait une votation populaire.

Helene Budliger Artieda
Helene Budliger Artieda défend la rencontre très critiquée entre des dirigeants d’entreprises suisses et le président américain Donald Trump, et affirme qu’il n’y aura pas de retour à la situation qui prévalait au début de l’année. Keystone / Christian Beutler

Helene Budliger Artieda, cheffe du Secrétariat d’État à l’économie, a défendu la rencontre très critiquée entre des dirigeants d’entreprises suisses et le président américain Donald Trump. Elle a déclaré à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) que le SECO avait été informé des cadeaux, dont une pendule Rolex et un lingot d’or, offerts lors du voyage, mais a précisé que son département «a délibérément choisi de ne pas s’impliquer» dans cette initiative privée.

Les cadeaux ont suscité des critiques, et le Ministère public de la Confédération a reçu trois plaintes pénales en lien avec cette rencontre. En raison des procédures en cours, Helen Budliger Artieda n’a pas commenté les accusations. Elle a toutefois salué l’initiative des entrepreneurs. «Personnellement, je me réjouis qu’il existe dans ce pays un esprit entrepreneurial prêt à intervenir lorsque le pays en a besoin, et qui prend aussi des risques», a-t-elle déclaré à la NZZ.

Selon elle, les entrepreneurs ont montré de manière crédible à Donald Trump comment des investissements suisses de 200 milliards de francs aux États-Unis au cours des cinq prochaines années pourraient contribuer à réduire le déficit commercial américain. Interrogée sur la possibilité que Donald Trump réintroduise des droits de douane de 39% si la Suisse refusait d’approuver les importations de poulet chloré, Budliger Artieda a indiqué que ce risque concernait tous les pays. «C’est la nouvelle réalité. Donald Trump est déterminé à réorganiser le commerce mondial par le poids des États-Unis.»

Mattea Meyer
Mattea Meyer, coprésidente du Parti socialiste, se retire de la politique fédérale en invoquant une «grande fatigue». Keystone / Philipp Schmidli

Mattea Meyer, conseillère nationale et coprésidente du Parti socialiste, se retire avec effets immédiats de la politique fédérale. Invoquant une «grande fatigue», elle ne participe pas à la session d’hiver qui a débuté hier. Dans un post InstagramLien externe montrant seulement une tasse en céramique sur une table en bois nue, elle évoque son épuisement et sa prise de conscience qu’elle doit «tirer le frein d’urgence à temps».

Mattea Meyer n’est pas la première parlementaire à se retirer en raison du stress ou du burnout. Le quotidien Tages-Anzeiger rapporte que huit autres politiciens, issus de divers partis, ont également pris des congés par le passé parce qu’ils étaient épuisés et surmenés. Il y a deux ans, son coprésident Cédric Wermuth avait lui-même pris un congé familial de deux mois. Mattea Meyer conclut son post Instagram en indiquant: «Après cela, je me réjouis de travailler à nouveau avec vous pour une Suisse sociale», ce qui laisse entendre que son retrait est temporaire.

Cette annonce intervient alors que les médias suisses parlent d’une «crise» au sein du Parti socialiste. Après le rejet net de l’initiative sur l’impôt sur les successions dimanche et une série de revers cantonaux, plusieurs médias soulignent que la direction du parti est sous une pression croissante.

Rassemblement de fans devant le Palais fédéral pour assister à la retransmission publique du Championnat d’Europe féminin cet été.
Rassemblement de fans devant le Palais fédéral pour assister à la retransmission publique du Championnat d’Europe féminin cet été. Keystone / Urs Flueeler

Les mots de l’année en disent beaucoup sur les grandes préoccupations du moment. Le jury du département linguistique de la Haute École zurichoise des sciences appliquées en a choisi quatre, soit un pour chaque langue nationale. Et sans grande surprise, les sensibilités et les préoccupations ne sont pas les mêmes dans les différentes régions linguistiques.

«Génocide» est le mot romand de l’année 2025, indique mardi la Haute École zurichoise des sciences appliquées. Il devance «39%» et «grève». En Suisse alémanique, le mot de l’année est «Frauen-Nati», l’équipe de Suisse féminine de football qui a fait vibrer les foules cet été lors de l’Euro. Viennent ensuite «Zollhammer» («coup de massue douanier») et «Chlorhuhn» («poulet chloré»), autre terme qui apparaît souvent dans le débat autour des moyens de lever les droits de douane américains.

Les mots de l’année en Suisse italienne sont «dazi» («droits de douane»), «permacrisi» («crise permanente») et «riarmo» («réarmement»). Enfin, les mots de l’année en Suisse rhéto-romane sont «IA» («intelligence artificielle»), «ballape da dunnas» («football féminin») et «vita pajabla» («vie abordable»).

Les critères de sélection reposent sur l’évolution marquante de l’usage des mots dans le discours public suisse au cours de l’année, analysée à partir de grandes bases de données linguistiques. Ensuite, un jury choisit les termes qui reflètent le mieux les tendances sociales, politiques ou culturelles actuelles, en tenant compte de leur pertinence et de leur impact médiatique.

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