Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, lecteurs de Suisse et du monde
C’est Marc-André Miserez qui vous parle de Fribourg. Bien qu’immigré de troisième génération, mon nom ne saurait mentir: j’ai toujours gardé un œil sur la situation politique dans mon Jura d’origine. Dimanche soir, il y aura à Moutier une moitié de citoyens qui jubile et une autre qui se résigne.
Au-delà du ressenti des partisans de Berne ou du Jura, Andreas Gross, qui scrute cette région depuis au moins aussi longtemps que moi, mais avec le regard de l’historien et du politologue, nous livre une analyse de cette sécession sans guerre, qui doit tout au fédéralisme et à la démocratie directe dont la Suisse, ici, peut être fière.
Nous parlerons aussi de la pandémie vue par les Suisses au Brésil, de la prochaine réouverture des cabanes de montagne et du Genevois Pierre Krähenbühl, qui rejoint le CICR après avoir démissionné de la tête de l’UNRWA.
Bonne lecture,
Ce devrait être le point final de la question jurassienne: ce week-end, Moutier vote pour la neuvième fois en 71 ans sur son appartenance cantonale. Berne ou Jura? L’issue est cette fois encore incertaine. Mais toute cette histoire résonne bien au-delà de nos frontières spatiales et temporelles. Elle est un exemple rare de la mise en œuvre du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
On peut remonter au 12e siècle pour expliquer la ligne de fracture actuelle du Jura. Comme le rappelle Andreas Gross, Berne a choyé de tous temps les habitants du Sud, pour faire rempart aux «Barbares bourguignons» du Nord. Cédés à Berne au Congrès de Vienne, puis libérés par les urnes et (presque) sans violence, les Jurassiens ont eu une chance que les Catalans, les Corses, les Bretons et tant d’autres peuvent leur envier.
Pour cela, il aura fallu réunir deux conditions préalables: le fédéralisme et la démocratie directe. Deux pratiques proprement révolutionnaires à l’époque où elles prennent leur essor dans une Europe impériale. L’analyse historique d’Andreas Gross nous montre que cette sécession pacifique ne pouvait guère se concrétiser ailleurs qu’en Suisse – et pardon pour le cocorico…
- L’article d’Andreas Gross, politologue et spécialiste de la question jurassienne
- La naissance agitée du 26e canton suisse – un résumé en images de la Question jurassienne, tiré de nos archives (2013)
- La Question jurassienneLien externe – dans le Dictionnaire historique de la Suisse
Les Suisses sont nombreux au Brésil. Comment vivent-ils la pandémie dans un des pays les plus touchés au monde? swissinfo.ch a recueilli quatre témoignages, qui tous montrent que la situation est grave, entre manque de moyens et avalanche de «fake news». Mais au pays des inégalités, les immigrés ont plus de chance que le Brésilien lambda.
Elle et ils sont secrétaire, musicien, sportif et homme d’affaires. Et tous dénoncent l’incurie des autorités d’un pays qui ne publie pas ses chiffres et dont le président continue à nier la réalité de pandémie. Confinement, mesures de protection et système sanitaire saturé sont leur quotidien.
Tous ont toutefois conscience d’être des privilégiés. Ils ont une situation stable et des bons revenus, s’informent aux bonnes sources et se demandent parfois comment les Brésiliens moins favorisés ne se révoltent pas contre le chaos ambiant.
- L’article de ma collègue Mirela Tavares
- Coronavirus: la situation en Suisse – notre suivi de la pandémie
Sur le front de la Covid encore, une nouvelle qui va réjouir les amateurs de randonnée: les cabanes de montagne vont pouvoir ouvrir ce printemps. Les règles sanitaires auxquelles elles ont soumise sont en effet celles des hôtels et non des restaurants.
Il y aura bien sûr des mesures de distanciation à respecter, dans des espaces le plus souvent exigus. «Ce sera compliqué» a reconnu la présidente du Club alpin suisse (CAS). Les réservations seront donc obligatoires, sauf pour les cas d’urgence. «On ne va pas laisser des randonneurs dehors, s’ils sont en danger», a assuré la présidente.
La randonnée en montagne est un des loisirs préférés des Suisses, et les touristes ne sont pas en reste. En 2019, avant la pandémie, les 153 cabanes du CAS avaient enregistré leur deuxième meilleure année en 150 ans, avec plus de 350’00 nuitées.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Record de fréquentation pour les cabanes du Club alpin suisse – sur swissinfo.ch – mars 2020
Plus
Et pour finir, un scoop de nos confrères de la RTS: Pierre Krähenbühl sera le nouvel envoyé spécial du président du CICR pour la Chine. Sali par un rapport interne l’accusant d’à peu près tous les maux, il avait démissionné fin 2019 de la tête de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avant d’être presque entièrement blanchi par un autre rapport onusien.
Le nouveau mandat du Genevois couvrira la Chine et les deux Corées. Des territoires à haut risques, si l’on pense à la répression que Pékin mène contre les Ouïghours, aux autres violations des droits de l’homme en Chine et bien sûr à la dictature nord-coréenne. Mais l’homme qui a dirigé au Proche-Orient une des agences internationales les plus exposées du monde est fait au feu.
Concernant les accusations portées contre lui, Pierre Krähenbühl s’est dit victime d’une manœuvre politique. Le mois dernier, il s’en était expliqué dans une interview à swissinfo.ch
- L’articleLien externe de RTS Info
- L’interview que Pierre Krähenbühl avait accordée le mois dernier à mon collègue Frédéric Burnand
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