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Lukas Weber: «Je me perçois comme un jeteur de ponts»

Lukas Weber
Lukas Weber prendra la tête du secrétariat de l'Organisation des Suisses de l'étranger (OSE) à partir de la mi-avril 2025. swissinfo.ch

Lukas Weber est le nouveau directeur de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). Dans son tout premier entretien à un média, le Bâlois évoque les défis qui l’attendent et la manière dont il entend concilier ses convictions personnelles avec son nouveau poste.

Le Conseil des Suisses de l’étranger, le «parlement» de l’OSE, s’est réuni vendredi 21 mars à Berne. La veille, une petite soixantaine de déléguées et délégués venus du monde entier participaient, au Palais fédéral, à un atelier sur le potentiel inutilisé de la diaspora.

Lukas Weber était également présent. C’est là que SWI swissinfo.ch a pu s’entretenir avec celui qui reprendra le poste de directeur de l’OSE à partir de mi-avril, succédant à Ariane Rustichelli.

swissinfo.ch: Lukas Weber, qu’est-ce qui vous a donné envie de postuler à cette fonction?

Lukas Weber: La fonction de directeur de l’OSE réunit un grand nombre des aspects qui me passionnent dans le travail, tel que développer une culture et apporter une vision. Le large éventail de tâches et la taille raisonnable de l’équipe ont fini de me convaincre de l’intérêt de ce poste. J’aime l’idée de pouvoir travailler pour une organisation qui réunit des Suisses et qui cherche à trouver des dénominateurs communs.

Quelle est votre vision pour l’OSE?

Il est encore trop tôt pour le dire. Pour l’instant, je m’imprègne de l’ambiance, je lis beaucoup et je rencontre de nombreuses personnes. Dans les mois à venir, j’aimerais réfléchir à la manière de faire avancer l’OSE.

Quels défis futurs l’organisation va-t-elle devoir relever, selon vous?

Rassembler les Suisses de l’étranger et défendre leurs intérêts est une tâche qui reste toujours d’actualité. Je pense que l’OSE peut les soutenir en renforçant sa visibilité sur les réseaux sociaux et en utilisant les nouvelles technologies pour répondre plus efficacement à leurs besoins.

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Avez-vous une expérience en tant que Suisse de l’étranger ou un lien quelconque avec cette communauté?

J’ai vécu pendant un an en Californie lors de mes études dans le domaine de l’énergie.

J’ai été touché par le patriotisme américain. Je l’ai vécu de très près, car mon premier jour de travail s’est trouvé être le 11 septembre 2001. J’ai vu comment les Américains se sont alors rassemblés et ont trouvé des points communs.

Comment avez-vous vécu votre expatriation?

Mon éloignement m’a permis de porter un autre regard sur mon pays et l’Europe. À l’époque, je pensais que les pays européens étaient très différents les uns des autres. Or, en discutant aux États-Unis avec d’autres expatriés européens, je me suis aperçu que nous avions en fait beaucoup en commun.

Aux États-Unis, le réseau social est moins dense et les gens sont plus ouverts. Le contrôle social y est moins important qu’en Suisse. Pour se rendre compte de cela, il faut de la distance.

En 2017, vous avez lancé un référendum contre la loi sur l’énergie voulue par le gouvernement suisse. Vous êtes également président du «Groupe de travail Chrétiens et énergie». Comment entendez-vous conjuguer votre nouvelle fonction avec vos valeurs chrétiennes et politiques affirmées?

Dans le cadre du référendum, j’ai réussi à rallier plusieurs partis politiques à notre cause. Pour ce faire, j’ai dû laisser ma facette de partisan politique à sa place pour fonctionner en bonne entente. J’entends faire de même à l’OSE.

J’ai été socialisé dans un milieu de gauche et je suis devenu libéral conservateur par conviction. Mes études en philosophie politique et mon bilinguisme me permettent de prendre du recul et de comprendre d’autres cultures. Je me perçois comme un jeteur de ponts.

De quel réseau disposez-vous pour bien défendre les intérêts de la 5e Suisse?

Je dois encore développer mon réseau, et notamment mieux connaître les membres de l’intergroupe parlementaire. Je profite également du Conseil des Suisses de l’étranger qui a eu lieu très récemment pour nouer des contacts.

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En outre, j’ai travaillé aux services du Parlement. Donc je connais les codes, je n’éprouve pas de difficultés à approcher les parlementaires. Cela facilite le réseautage.

Je suis également convaincu que les relations humaines et la confiance sont la base d’un travail de qualité et qui fournit de bons résultats.

Quelles seront vos priorités?

Lorsque j’entre en fonction, je me pose toujours cette question: «que mettrait-on en place si l’organisation était fondée aujourd’hui?». Cette méthode permet de penser au-delà des traditions et d’abandonner celles qui ne sont plus efficaces pour atteindre les objectifs que l’organisation s’est fixés. Et il est toujours plus facile de le faire au début, avant d’être happé par le système.

J’espère que je pourrai maintenir cet esprit, afin que nous puissions développer une vision commune et orienter les forces vives de l’OSE en ce sens.

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