
Contre-projet à l’initiative sur les soins infirmiers forts adopté

(Keystone-ATS) La profession d’infirmier sera revalorisée. Le Parlement a mis sous toit jeudi le contre-projet indirect à l’initiative populaire « pour des soins infirmiers forts ». Après le National, le Conseil des Etats a accepté le compromis sur la facturation des soins.
Les sénateurs ont adopté à l’unanimité la solution élaborée en conférence de conciliation. La dernière divergence concernait la facturation par les infirmières et les infirmiers de certaines prestations sans prescription ou mandat d’un médecin.
Le Conseil fédéral devra établir une liste des soins qui peuvent être fournis sans prescription ni mandat médical. De leur côté, les prestataires de soins et les assureurs devront conclure une convention destinée à surveiller le marché. Ils prendront des mesures correctrices en cas d’explosion des coûts. Le Conseil fédéral approuve également cette solution, a indiqué le ministre de la santé Alain Berset.
L’initiative populaire, lancée en janvier 2017 par l’Association suisse des infirmières et infirmiers, veut revaloriser le métier. Elle réclame des conditions plus attrayantes et des salaires appropriés surtout lors de la formation. Le texte a été rejeté tant par le Conseil fédéral que le Parlement.
Exigences reprises
Le contre-projet indirect reprend désormais plusieurs des exigences de l’initiative. Outre l’extension des compétences des infirmiers, il veut encourager la formation.
Les cantons verseront des aides aux étudiants en soins infirmiers pour les aider à subvenir à leurs besoins durant leur formation et encourager l’accès à ces études. La Confédération les soutiendra financièrement. Une enveloppe de 469 millions de francs pour huit ans est allouée à cet effet. Les cantons décideront des conditions et des montants des aides versées.
Alors que sa population vieillit, la Suisse peine à recruter du personnel soignant. Selon des estimations, 65’000 soignants manqueront d’ici 2030. Les besoins seront particulièrement importants dans les services d’aide et de soins à domicile, dans les cliniques de rééducation et dans les établissements médico-sociaux.