
3èmes Journées photographiques de Bienne (04.09. – 03.10.1999)
Les troisièmes Journées photographiques ont débuté à Bienne. Durant un mois, elles ressusciteront un rapport de filiation, sur lequel on passe depuis longtemps comme chat sur braise : la photographie et le cinéma, ainsi que toutes les images mouvantes.
Les troisièmes Journées photographiques ont débuté à Bienne. Durant un mois, elles ressusciteront un rapport de filiation, sur lequel on passe depuis longtemps comme chat sur braise : la photographie et le cinéma, ainsi que toutes les images mouvantes, robinet de la télévision compris.
Les Journées photographiques de Bienne organisent une vraie réflexion sur l’image à mesure qu’elles prennent de l’ampleur. Leurs coups de coeur 1999 concernent deux artistes : le Suisse Jean-Pierre Boesch et le Français Gilbert Garcin. Boesch pour un travail émouvant auprès des survivants de la Shoah. Garcin, plus plasticien, pour des oeuvres proches de la peinture. Ajoutez les premiers essais d’écoliers et étudiants biennois ou une carte blanche au Centre de la photographie de Genève, il ne manque que la colonne vertébrale de cette édition 1999.
Or, celle-ci constitue non seulement un important morceau de résistance – avec 9 volets distincts mais surtout un axe de réflexion qui remet la photographie au centre du village des images mouvantes. Télévision, Internet et surtout cinéma sont nés d’elle et la laissent croupir depuis qu’ils ont découvert comment bouger.
Les artistes représentés à Bienne disent stop. Arrêtons le robinet à images : Chrystel Egal travaille le super-8; Eric Rondepierre triture les photogrammes et leurs ratés; Colette Portal saisit les images en photographiant sa télévision. Trois Français, trois regards différents sur un même souci : geler le mouvement, réapprendre à voir malgré le flux. Parce que les Journées photographiques cherchent un équilibre, elles présentent également une place au mouvement contraire, celui qui mène de l’image fixe au cinéma.
C’est ainsi que sont présentés les travaux de l’Américain Eadweard Muybridge, célèbre pour ses décompositions de mouvements réalisées avant l’invention du cinéma. Cheval au galop, homme au pas de course : ses suites d’images, prouesses techniques pour l’époque, rappellent que le cinéma sort à peine de son âge tendre.
L’autre homme de cinéma, événement incontestable de ces Journées, n’est autre que le cinéaste Stanley Kubrick (photo). A travers 60 photographies prises dans des salles d’attente de dentiste, dans le métro ou dans les coulisses d’un match de boxe, Bienne rappelle le passé de l’auteur de «2001, L’Odyssée de l’espace», photographe pour le magazine américain Look entre 1945 et 1950. Il n’avait que 16 ans lors de son premier reportage et, déjà, tout son cinéma existait dans ces images fixes.
Thierry Jobin

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