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A Zermatt, tout va mal pour l’insolent cinq étoiles «Into The Hotel»

Dès le début, les problèmes se sont accumulés pour Heinz Julen. Keystone

Inachevé et fermé, le dernier né des hôtels de luxe de Zermatt voit son concepteur le quitter. Quinze millions de francs seraient nécessaires pour terminer et assainir «Into The Hotel». Le rêve de l´enfant terrible tourne au cauchemar.

En février, la grande cathédrale de verre se dressait, insolente et fière, au-dessus des chalets valaisans. Faisant un pied de nez aux géraniums. L’artiste Heinz Julen, dit l’enfant terrible de Zermatt, inaugurait «Into The Hotel». Mais dès le début les problèmes se sont accumulés.

La population s’oppose au projet qui choque et dérange. La Caisse nationale en cas d’accidents porte plainte pour non-respect des prescriptions légales dans la conduite du chantier. L’affaire menée devant la justice n’est toujours pas réglée.

Au moment de l’inauguration, la construction n’est pas totalement terminée. Six semaines plus tard, l’hôtel referme ses portes pour finir les travaux. A ce jour, ils n’ont toujours pas été entrepris. Il manque quinze millions de francs pour terminer le cinq étoiles. La construction a déjà coûté 28 millions de francs.

En plus, des travaux d’assainissement doivent être entrepris. L’hôtel, dépourvu de toiture solide, a pris l’eau cet hiver. Sa réouverture, initalement prévue pour cet été, est reportée. Et l’établissement restera également fermé l’hiver prochain.

Après avoir porté pendant deux ans les casquettes de concepteur, dessinateur, architecte, ouvrier et contremaître, Heinz Julen s’en va. Il évoque une divergence de vue avec l’actionnaire majoritaire de l’hôtel, l’entreprise bernoise USM U. Schärer Söhne AG.

Les financiers ne voulaient plus de galerie d’art à l’intérieur de l’hôtel, mais un fitness, selon l’artiste. Il voit là une trahison de la philosophie artistique qui a présidé à la création de l’hôtel.

De son côté, l’actionnaire majoritaire évoque d’autres problèmes dans un communiqué. Pendant la construction de l’hôtel, les coûts et les délais n’ont pas été maîtrisés, dénonce l’entreprise bernoise. Et la qualité du bâtiment laisserait à désirer.

Pour l’instant, Heinz Julen reste actionnaire de l’établissement, mais il ne possède plus la moitié du capital-actions. La cathédrale de verre, elle, attend toujours de porter fièrement ses cinq étoiles et de pouvoir accueillir ses hôtes.

swissinfo avec les agences

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