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Comment Omega a mis la main sur James Bond

Stephen Urquhart (à g.) et le nouvel "ambassadeur" de ses montres: Pierce Brosnan. swissinfo.ch

Dans «Die Another Day», l'agent 007 défend la veuve et l'orphelin avec un flegme britannique et une précision helvétique.

Normal, il porte une montre suisse. Le président d’Omega, Stephen Urquhart, raconte comment il a réussi à la lui mettre au poignet.

Normal, il porte une montre suisse. Le président d’Omega, Stephen Urquhart, raconte comment il a réussi à la lui mettre au poignet.

On ne voit que lui sur les écrans suisses cette semaine. Il faut dire que le personnage ne laisse personne indifférent depuis qu’il y a 40 ans il affrontait le Dr No. Et aujourd’hui, le meilleur agent secret de Sa Majesté porte une Omega.

swissinfo : Stephen Urquhart, vous êtes président d’Omega. Pourquoi cette collaboration avec «James Bond»?

Stephen Urquhart : Omega a une histoire très riche, une aura. S’il y a certains aspects que nous pouvons faire valoir, comme notre maîtrise technique, notre histoire, nos familles de produits, nous devons aussi les entourer de rêve et d’émotion, c’est le premier volet.

Le deuxième, ce sont les exploits. Nous avons chronométré 21 Jeux olympiques, et nous avions inventé la fameuse «photo finish». Nous avons été la première marque horlogère sur la lune avec la «Speedmaster». Aujourd’hui nous sommes dans l’America’s cup.

Donc une richesse d’événements. N’est-ce pas suffisant pour vous positionner?

S.U.: Non. Parce que notre marque touche tous les publics. Notre clientèle est composée, à part égale d’hommes et de femmes. Nos «cibles» sont donc très larges, que ce soit sur le plan géographique et démographique.

Pour les toucher nous avons décidé, il y a une dizaine d’années de nous adresser à des ambassadeurs qui sont devenus des partenaires. Dans cette démarche, nous avons choisi de nous adresser à des gens aussi connus que la marque.

Comment cela s’est-il passé avec Pierce Brosnan?

S.U.: Nous avons d’abord eu un contact avec la production du film. C’était pour Goldeneye. Comme l’accueil a été bon, nous avons voulu développer la collaboration parce qu’il nous semblait inutile d’avoir simplement une montre au poignet du héros avec un plan fixe de 10 secondes pour que le public puisse lire la marque.

La montre de James Bond est donc «active»?

S.U.: Oui. Il s’agit d’un accessoire utile de l’agent secret. C’est ainsi que l’on obtient de la visibilité. Et puis, nous ne voulions pas faire simplement un «coup» tous les quatre ans, à chaque sortie de film.

Nous voulions une vraie collaboration avec l’acteur, un partenariat. C’est ainsi que nous avons rencontré Pierce Brosnan. C’est un homme charmant qui, en plus, aime les montres et notre marque. Il en possède d’ailleurs plusieurs qui portent notre logo, des montres qu’il avait achetées avant notre collaboration.

Pierce Brosnan n’a rien d’un homme froid et indifférent. Au-delà du personnage qu’il incarne à l’écran, il est un amoureux de la nature, proche des gens. Il s’intéresse à beaucoup de choses et ne cultive pas le syndrome de la vedette.

Comment se passe cette collaboration?

S.U.: James Bond incarne un phénomène qui correspond à Omega par sa dimension mondiale. Pierce Brosnan correspond à la marque par sa personnalité. Nous avons donc pu passer la barrière de «l’agent secret » et nous avons créé une véritable entente.

L’acteur est entré dans la «famille Omega», comme Cindy Crawford. Cela correspond donc, pour nous, à faire de la promotion pour le film, mais c’est aussi bien plus. Cette dernière fin de semaine par exemple, nous avons ouvert une boutique à Milan. Nous l’avons fait avec Pierce Brosnan.

C’était extraordinaire, la rue était noire de monde. L’acteur a joué le jeu, est allé à la rencontre des gens, a donné conférence de presse, présidé un dîner. Bref, il a été notre ambassadeur et c’est exactement ce que nous voulons.

Quelle répercussion sur les ventes du produit «James Bond»?

S.U.: C’est évidemment extraordinaire et à chaque sortie de film, c’est plus fort. Je ne vous donnerai bien sûr aucun chiffre mais je peux vous dire que le graphique montre, à chaque sortie de film, une progression formidable et, graphiquement, on à l’impression de voir les Alpes.

swissinfo/Eric Othenin-Girard

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