Disparition de Franck Jotterand

Le journaliste et auteur dramatique Franck Jotterand est décédé mercredi à son domicile de Bière, dans le canton de Vaud. Derrière lui, une vie consacrée au journalisme et au théâtre.

Riche parcours que celui de Franck Jotterand, né il y a 77 ans à Aubonne. Licencié en lettres de l’université de Lausanne, il a été journaliste, écrivain, critique, homme de théâtre… Un foisonnement qui avait toutefois été interrompu en 1981 déjà, à la suite d’un terrible accident de la route survenu à Flamatt. Depuis cette date, Franck Jotterand avait disparu de la scène publique.

Correspondant culturel de la «Gazette de Lausanne» à Paris dès 1949, il s’était spécialisé dans la critique dramatique et cinématographique. Il était l’ami d’autres trublions lausannois, à l’étroit dans le carcan vaudois de l’époque: Charles-Henri Favrod, Jean-Pierre Moulin…

Il sera à l’origine de la «Gazette littéraire», créée en 1962, et qui vivra pendant dix ans. Il fera de ce journal un pont entre la Suisse romande et la France bien sûr, mais aussi entre la Romandie et la Suisse alémanique.

Mais le passionné d’art dramatique ne s’en tiendra pas à la critique. Il écrit notamment un ouvrage intitulé «Le théâtre américain» (Ed. du Seuil), qui évoque l’incroyable explosion provocatrice de la scène américaine dans les années 60. Et puis des pièces: «La Fête des Vignerons de la Côte», «Les Soldats de papier». Au fil de sa carrière, il collaborera également avec la télévision et le cinéma.

Quelques temps après la suppression de la «Gazette littéraire», sa passion du théâtre trouvera une forme d’aboutissement avec le Théâtre de Vidy et le Centre dramatique de Lausanne, dont il prend la direction en 1975.

«C’était un grand type, très très smart, avec un humour incroyable… C’était un immense intello, mais comme je les aime!» m’avait dit un jour le comédien Chevallier, aujourd’hui disparu.

Bernard Léchot