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Emilie Perroud sur les traces de Harry Potter

Emilie Perroud a publié son premier livre à 13 ans. Anne Perroud

«L'Ile oubliée», c'est un voyage dans un monde magique, peuplé de sorciers, où le lecteur suit l'héroïne Mathéa, guidé par la plume d'Emilie Perroud.

Cette Vaudoise de 13 ans a publié son premier livre en novembre 2005, 268 pages déjà vendues à 460 exemplaires. Une aventure personnelle et familiale en soi.

«J’ai bientôt 14 ans je suis au collège (option latin) de Béthusy à Lausanne, j’aime lire, écrire, faire du snowboard et voir mes amis.» Malgré son honorable succès de librairie, Emilie Perroud n’a pas la grosse tête.

Sa tête, elle l’utilise plutôt pour rêver à des histoires de sorciers et de magie. «J’aime le monde imaginaire déjà dans mes lectures. J’ai adoré ‘Le livre des étoiles’ d’Eric L’Hom, Harry Potter et le ‘Seigneur des Anneaux’, où Tolkien a su inventer tout un monde avec des langues et des races incroyables.»

Le stylo contre la souris

En plein boom des blogs et des jeux de rôle en 3D dans des mondes magiques sur Internet, Emilie Perroud se perd, elle aussi, dans les légendaires cités des sorciers celtes d’Ys et d’Avallon.

Le désir de quitter le monde réel est le même, mais ce qui la différencie, c’est qu’elle ne le réalise pas au moyen de la souris ou du clavier, mais du stylo.

Car il ne s’agit pas seulement de rêver, mais d’écrire. «J’aime construire un univers peu à peu, dans lequel je peux me réfugier quand j’en ai envie, raconte-t-elle à swissinfo. Cela faisait un moment que j’écrivais, des poèmes ou des petites choses. Puis, j’ai eu envie de me lancer dans une grande histoire, sans avoir aucune idée de ce que cela allait donner.»

Cela a donné un titre de plus dans la longue histoire de ce genre littéraire considérable qu’est le fantastique. Cela a donné «L’Ile oubliée», 268 pages, publiées à compte d’auteure aux Editions de la Carte en novembre dernier. Un premier tirage de 200 exemplaires a été suivi d’un deuxième, puis d’un troisième. Actuellement, 460 exemplaires ont été vendus.

Emilie… Mathéa…

«L’héroïne, Mathéa, a à peu près mon âge et vit sur une île habitée par des sorciers. Très malheureuse parce qu’elle croit ne pas avoir de pouvoirs magiques, elle découvre un jour qu’elle a un potentiel incroyable et son destin bascule.»

Mathéa part dans une école de sorciers. «Elle y découvre que son île, c’est Avallon, la ville des sorciers, que la moitié de son peuple a dû s’enfuir 30 ans auparavant et que la magie est en train de disparaître. Elle seule peut l’empêcher et rétablir l’équilibre entre les deux peuples. Après avoir affronté le Sorcier Noir qui tentait de la mener, elle, vers le mal.»

Mais Emilie précise que Mathéa, «c’est moi et pas moi». Elle a semé des indices, des traces d’elle-même, certains détails, phrases et traits de caractère qui lui sont propres. Mais Mathéa reste «quelqu’un que j’ai inventé». Une jeune fille sans famille.

…et Anne

Par contre Emilie a une famille qui l’a accompagnée dans l’aventure, notamment sa mère. «Au début je voulais tout écrire seule. Mais je me suis rendu compte que je n’y arriverais pas, que cela avançait trop lentement. Et puis j’avais besoin qu’on m’encourage, d’avoir un avis.»

Anne Perroud a donc commencé à taper sous la dictée de sa fille: «Elle ne voulait pas simplement me donner ses carnets à taper mais tenait à dicter, ce qui lui a permis de faire des corrections», raconte-t-elle à son tour à swissinfo.

Et puis, Emile confesse encore en riant qu’elle a aussi éprouvé le besoin «de partager ce monde magique et ne pas y être toute seule».

La complicité entre mère et fille a encore franchi une étape lorsque Emilie a choisi le nom de sa mère, Perroud, comme pseudonyme. «C’était pour changer d’identité tout en restant moi-même. Ce nom m’est familier et permet que le livre reste ‘mon’ livre.»

Le début d’une vocation?

A l’arrivée, cette belle histoire est donc aussi un succès d’estime. Mais malgré les louanges et les encouragements de ses lecteurs, Emilie garde un pied sur terre.

«Pour moi, c’est toujours l’histoire que je confiais à mes carnets et que je donnais à lire à quelques personnes. Et maintenant voilà que toute mon école l’a lu, qu’on me demande de dédicacer le livre de donner des interviews. Tout cela est très bizarre pour moi, un peu irréel.»

Ce dont Emilie est le plus fière, c’est d’être arrivée au bout. «Je n’y ai cru que quand j’ai mis le point final!» Et elle y croit tant, aujourd’hui, qu’elle a déjà commencé une autre histoire de magie.

swissinfo, Isabelle Eichenberger

«L’Ile oubliée», Emilie Perroud, Editions de la Carte, novembre 2005, 268 pages, 36 francs en librairie, 27 à commander sur son site.
Emilie Perroud est née en 1992 et est élève au Collège de Béthusy à Lausanne (Vaud).

– Dans un pays caché entre les flots, peuplé de sorciers, la magie s’éteint lentement.

– Mathéa, une jeune fille qui ignore encore ses dons, vit sur cette terre oubliée. Une révélation va bouleverser son destin.

– Elle apprendra la vérité sur l’Ile et sur les périls qui la menacent. Saura-t-elle sauver cette terre enchantée?

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