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Introduire le bilinguisme dès la maternelle: les Fribourgeois devront se prononcer

Le référendum contre la nouvelle loi scolaire fribourgeoise a abouti. Les opposants à ce texte, qui prévoit l’introduction du bilinguisme dès l’école enfantine, déposeront leurs 7500 signatures ce jeudi.

Le référendum contre la nouvelle loi scolaire fribourgeoise a abouti. Les opposants à ce texte, qui prévoit l’introduction du bilinguisme dès l’école enfantine, déposeront leurs 7500 signatures ce jeudi.

En matière de bilinguisme, Fribourg est un pionnier. Le canton du Jura suit avec un projet similaire: le gouvernement doit présenter, avant janvier 2002, les adaptations de la loi scolaire permettant de dispenser un enseignement bilingue dès l’école enfantine. A Neuchâtel, deux expériences ont démarré l’automne dernier, au Landeron et à Hauterive. Mais Fribourg est le premier canton romand à proposer une conception générale et moderne, inscrite dans une loi.

La nouvelle loi scolaire fribourgeoise prévoit de sensibiliser les élèves à l’autre langue officielle dès l’école enfantine. Et dès 2007, le projet doit être généralisé à tous les échelons de la formation, y compris les hautes écoles. Les jalons sont déjà posés: en 1998, Fribourg a introduit une maturité bilingue. Pour le conseiller d’Etat Augustin Macheret, chef de l’instruction publique, ce projet dépasse le cadre de l’enseignement. Il a aussi un enjeu culturel et politique: permettre aux deux communautés linguistiques de mieux se comprendre.

«Nous ne sommes pas opposés au bilinguisme», répond d’emblée Alfons Gratwohl, syndic de Surpierre, à l’origine du référendum. En tant que bilingue, il estime primordial d’enseigner les deux langues (français et allemand) aux élèves fribourgeois. Mais, selon lui, la nouvelle loi scolaire comporte trop d’imperfections.

Les opposants à ce texte estiment qu’il est trop flou. «Aucune précision sur le coût de cette réforme», dénonce Alfons Gratwohl, qui avance le chiffre de vingt millions de francs. Un montant jugé fantaisiste par le chef de l’instruction publique fribourgeoise.

Et une fois encore l’écart entre «hochdeutsch» et «schwyzerdütsch» est au coeur du débat. Selon les opposants au projet, le principe de l’immersion pose problème pour les Romands.

Ils apprendront l’allemand à l’école et le dialecte lorsqu’ils seront «immergés» dans une famille d’accueil. «C’est plutôt positif», avance Augustin Macheret. «Ainsi, les élèves seront directement en contact avec le dialecte parlé en Suisse.»

Alexandra Richard

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