Le Festival Tibor Varga fête son maître

La ville de Sion et le village de Grimisuat fêtent, mardi et mercredi, les 80 ans du plus célèbre Hongrois que le Valais ait connu, Tibor Varga. Puis, il sera temps pour le maestro de lancer, jeudi, la 38e édition de son Festival.
«Si Dieu aime quelqu’un, il lui permet de rester un enfant toute sa vie.» C’est une phrase qu’affectionne tout particulièrement Tibor Varga pour décrire la pérennité de son festival du même nom.
«Mon rêve de donner l’envie aux jeunes Valaisans de pratiquer la musique s’est pleinement réalisé, explique Tibor Varga. C’est une grande fierté pour moi d’avoir pu créer une structure qui attire des musiciens du monde entier pour suivre une formation musicale.»
Le secret de la longévité du Festival Tibor Varga? «C’est en fait la conjonction de l’Académie de musique, du Concours international de violon et de la Fondation Varga qui a permis au festival d’approcher la quarantaine», répond modestement le maestro.
A l’occasion du jubilé Tibor Varga, d’anciens élèves font escale en Valais pour rendre visite à leur maître. Certains arrivent même du Mexique et des Etats-Unis, d’autres d’Afrique.
Et quand on parle de l’avenir du Festival à son fondateur, il répond qu’il faut éviter de tomber dans des logiques commerciales qui détourneraient la manifestation de sa fonction première. A savoir permettre aux jeunes Valaisans de prendre part à la vie musicale internationale.
Avec une quarantaine de concerts répartis sur deux mois et demi d’été, on prend la véritable mesure de la 38e édition du Festival Tibor Varga. D’autant plus si l’on y ajoute l’Académie de musique, les Heures musicales, le Concours international et l’exposition d’art contemporain.
Ainsi, jeudi à l’église des Jésuites à Sion, l’invité principal du Festival, le pianiste et chef d’orchestre, Christian Zacharias, ouvre la manifestation, en compagnie de l’Orchestre de chambre de Lausanne. Ce sera le premier d’une série de trois concerts dédiés au Mozart de 1784 (création les 5, 6 et 7 juillet, suivie d’une tournée en Europe).
Mais, ce mardi et mercredi, le soleil valaisan brille d’abord pour Tibor Varga. Les réjouissances pour ses 80 ans se donnent principalement à l’église des Jésuites à Sion. Avec des concerts le matin, l’après-midi et le soir.
Le dernier, un gala, le mercredi soir, sera conduit sous la direction de Me Varga lui-même, avec au violon, Mirijam Contzen, dans des œuvres de Wagner, Mozart et Beethoven.
Et pour tous ceux qui n’auront pas pu faire le déplacement dans le Vieux Pays, la radio Espace 2 retransmet en direct ce concert de gala de mercredi soir à Sion.
Reste au prodige violoniste de conclure sur une note d’humour destinée à son père, Lajos Varga: «La musique est ma langue maternelle». Ce père hongrois qui, de par une blessure au bras, manqua sa carrière de violoniste soliste, devint luthier, mais eut l’élégance de tracer la voie pour son fils, Tibor Varga.
Emmanuel Manzi

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