Tibor Varga quitte le festival…Tibor Varga

Le violoniste Tibor Varga vient d'annoncer qu'il se retirait du festival qui porte son nom. De fortes dissensions l'opposent au nouveau comité en place depuis le mois de janvier. Ce comité entend toutefois poursuivre ses activités.

«Vu la direction que le festival a prise durant cette année, je lui retire mon nom et ne désire plus son utilisation», a déclaré, jeudi, le chef d’orchestre à l’issue de la conférence de presse de bilan du festival 2001.

Tibor Varga souhaite également que le Concours international de violon ne fasse plus partie du festival mais continue de manière indépendante, en respectant les buts et idéaux pour lesquels il a été fondé.

«Mauvais marketing»

Le comité du festival n’était pas informé de la décision de Tibor Varga. Son annonce a ainsi pris des allures de coup d’éclat. Auparavant, le président du festival Jean-Roger Bonvin avait tiré un bilan positif de cette 38e édition qui avait accueilli 6000 spectateurs lors de 32 concerts.

Pour Tibor Varga, c’est justement au niveau de la fréquentation que le bât blesse. En 2000, la manifestation avait accueilli 18 000 personnes pour un nombre de concerts identiques. «En 2001, le festival a souffert d’un mauvais marketing», précise le violoniste. Les programmes et la publicité n’étaient pas, selon lui, à la hauteur.

Tibor Varga reproche également aux nouveaux dirigeants du festival leur manque d’ouverture et remet en question la pertinence de leur gestion financière. De plus, il estime avoir été tenu à l’écart des certaines décisions.

Festival de Sion

«Le festival continuera malgré le départ de Tibor Varga auquel nous ne nous opposerons pas», a précisé Jean-Roger Bonvin. La manifestation s’appellera désormais le «Festival de Sion».

M. Bonvin reste par ailleurs serein quant à la santé financière de la manifestation. «En 2001, le festival a bouclé avec un budget équilibré de 1,3 million de francs», affirme-t-il.

En décembre 2000, le festival avait dû remodeler sa structure pour échapper à la faillite. Sa banque exigeait le remboursement de 187 000 francs.

Tibor Varga s’est installé en Valais en 1966. Le festival qui porte son nom avait toutefois été créé quelques années auparavant, dans la douleur, après plusieurs années de tractations. Le violoniste entendait créer une artère musicale européenne à travers le Valais.

Tibor Varga a cédé à son fils la direction artistique du festival en 1997. Selon l’actuel comité, il devrait continuer à exercer son mandat.

Pour sa part Tibor Varga ne dirigera plus l’orchestre du festival mais poursuivra son enseignement à l’Ecole supérieure de musique qui ralliera bientôt la Haute Ecole du Musique (HEM) valaisanne.

swissinfo avec les agences