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Tina Turner, torride zurichoise

La diva de la soul rock music Tina Turner en concert le 3 mai dernier, à Sacramento, en Californie. Keystone

Vendredi et samedi, Tina Turner inaugure la partie européenne de son «Twenty Four Seven Millenium Tour 2000» au Stade du Letzigrund de Zurich. A la maison, presque.

Anna Mae Bullock est née en 1938 à Brownsville, au Tennessee. Mais c’est Tina Turner, domiciliée dans une très chic villa zurichoise, qui, après une tournée américaine, répond aux hurlements du public européen dès vendredi.

Entre les deux, il y a la petite fille qui chante dans les églises de sa région. Puis «Little Ann’», une jeune artiste qui se produit dans les bars de Saint-Louis. Sa voix est puissante, sa beauté animale. Deux éléments qui n’échapperont pas au guitariste Ike Turner, qui à l’époque se cherche une figure de proue.

Ike Turner va engager la demoiselle, la rebaptiser «Tina» et en faire l’un des sex-symbols les plus puissants de la fin du XXe siècle, mes années adolescentes s’en souviennent encore. En passant, il l’épousera également. Les tubes vont se succéder: «A Fool In Love», «It’s Gonna Work Out fine», «River Deep Mountains High», ce dernier bénéficiant de la production spectorienne que l’on sait.

Mais effectivement, plus la montagne est haute, plus la vallée est profonde. La cocaïne et le succès ravagent le couple, Ike sniffe, boit, frappe, et Tina devra fuguer pour lui échapper. Elle se lancera alors dans une carrière solo. Années moches: la diva s’expose dans des shows kitsch et tristounets à Las Vegas. Plus personne ne parierait un centime sur la tigresse apparemment décatie.

Pourtant, en 1984, la deuxième carrière de Tina Turner va exploser avec le magnifique album «Private Dancer». Conquête planétaire: les cinq continents craquent sous le charme torride et le talent de cette bête de scène quinquagénaire, dont la destinée croise à nouveau la sensibilité de l’époque.

Depuis, elle aligne les albums avec succès, mais avec plus ou moins de bonheur. Car depuis quelques années, Tina Turner ne surprend plus vraiment. Chansons efficaces, car passées au rouleau compresseur de la bande FM. Arrangements convenus. Glissades vers le sirupeux. Elle nous a même fait le plan des «adieux» à répétition…

Un spectacle de Tina Turner vaut toutefois toujours le déplacement, pour les quelques pépites qui s’y glissent, immanquablement. Et aussi pour tous les souvenirs qu’on lui doit. Respect.

Et puis, cette fois-ci, le spectacle sera ouvert par John Fogerty, chanteur d’un groupe historique du nom de «Creedence Clearwater Revival». C’est eux qui avaient écrit «Proud Mary», un beau titre bluesy que Tina Turner transforma plus tard en cavalcade aussi héroïque qu’érotique…

Bernard Léchot

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