Violons, accordéon, frissons
«Orient-Express», c'est le titre du cinquième album du duo neuchâtelois «Jael», augmenté pour l'occasion d'un invité de taille: le violoniste français Pierre Amoyal.
«Orient-Express», c’est le titre du cinquième album du duo neuchâtelois «Jael», augmenté pour l’occasion d’un invité de taille: le violoniste français Pierre Amoyal.
«La première fois que je les ai entendus, j’ai été émerveillé par la manière dont Coline joue du violon. Ensuite sa voix m’a subjugué. Et puis après, j’ai compris que derrière tout ça, il y a Thierry qui écrit des musiques fabuleuses, et la tentation de me joindre à eux a été immédiate». Si le compliment n’a de valeur qu’en fonction de celui qui le prononce, celui-ci a du poids puisqu’il est de Pierre Amoyal, l’un des plus célèbres virtuoses du violon, qui avait déjà quitté la route balisée de son univers de concertiste classique pour donner des spectacles avec Howard Butten, «Buffo» le clown.
Il y a vingt ans cette année que Coline Pellaton et Thierry Châtelain se sont unis pour explorer la musique, abordée de la façon la plus traditionnelle et la plus rigoureuse qui soit: conservatoire, diplômes, virtuosité de piano à Berne pour Thierry. Et il y a environ six ans, suite à la sortie de leur premier album, que l’on entend parler d’eux. Il se sont unis pour explorer la musique, ou plutôt leur musique. Coline fait chanter son violon et joue de sa voix, première surprise. Thierry compose au piano, mais dans le cadre Jael, s’exprime à l’accordéon. Deuxième surprise. Et puis, cette musique est vraiment la leur, puisqu’ils sont les seuls à la jouer, tout en synthétisant une multitude d’influences: classique, tzigane, yiddish, jazz peut-être. Difficile à analyser, car ces différentes couleurs ne se succèdent pas, mais s’interpénètrent.
«Ce que j’ai rencontré avec Thierry et Coline, cela correspond miraculeusement à ce que je cherchais. Avec Jael, je comprends qu’on peut faire une autre musique, une musique qui est peut-être plus proche de la sensibilité à l’état pur, sans passer par tout l’historique de la musique classique que je commence à trouver un peu pesant… Ces comparaisons interminables sur les interprétations d’un concerto de Mozart par Monsieur Untel en telle année, je trouve que c’est stérile, ça me fatigue», ajoute Pierre Amoyal.
Sensibilité et sourire, plutôt qu’application taciturne. Ouverture plutôt que barrières. Autres routes. Chemin personnel. L’album, et en particulier la pièce intitulée «Orient-Express», avec son superbe envol de neuf minutes, raconte tout cela.
Et puis voyage, mouvement: Orient-Express, on y revient… D’ailleurs, en 2000, le duo, après un passage par Tel-Aviv, ralliera en principe les Etats-Unis, le Mexique et le Japon. Quant au trio Jael et Amoyal, c’est sur des scènes européennes qu’on devrait le croiser l’année prochaine. Frissons compris.
Bernard Léchot
CD Jael, «Orient-Express», Disques Office
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