Yvette Théraulaz, comédienne de l’année
Le Théâtre du Grütli à Genève récompense l'artiste lausannoise Yvette Théraulaz pour l'ensemble de sa carrière de comédienne-chanteuse.
«J’aime ce que je fais et je garde une passion intacte pour ce métier, déclare la comédienne lausannoise au look de gitane. Je pratique la profession depuis quarante ans. J’ai débuté à l’âge de 13 ans dans du Brecht mis en scène par Benno Besson.»
Un engagement humaniste
Ainsi, Yvette Théraulaz a été désignée comédienne de l’année par le Théâtre du Grütli à Genève pour sa fidélité au théâtre et à la chanson. Mais aussi pour son engagement personnel dans des causes humanitaires. Comme celle de la condition d’une réfugiée en exil dans la pièce «Leila».
En outre, «nous avons récompensé la volonté d’Yvette Théraulaz de rester en Suisse romande pour exercer sa profession, explique Philippe Lüscher, metteur en scène et directeur du Théâtre du Grütli. Car on sait à quel point il est difficile de trouver du travail comme comédien dans notre pays, particulièrement en Romandie».
«Cette nouvelle distinction du Grütli, poursuit Philippe Lüscher, a été créée l’an dernier pour rassembler les professionnels du théâtre, au moins une fois par année, autour de quelqu’un(e) qui a marqué la vie théâtrale en Suisse romande. Car c’est aussi à la profession de reconnaître ses pairs.»
A ce sujet, le directeur du Grütli estime qu’il est important de maintenir un esprit de corporation à travers l’évolution du métier, du fait que les professionnels sont tous devenus des indépendants aujourd’hui.
Pour la deuxième édition de ce Prix, le jury du Théâtre du Grütli était composé de cinq metteurs en scène et comédiens romands: la présidente Catherine Sümi, Anne Vouilloz, Michel Faure, Bernard Falciola, ancien président de la société suisse des auteurs et Philippe Lüscher lui-même.
Quarante ans de théâtre
Pour mieux se définir et résumer ses activités artistiques de comédienne et chanteuse, Yvette Théraulaz plonge dans l’époque d’avant la Seconde Guerre mondiale et reprend l’expression de «diseuse» ou «conteuse».
C’est ainsi que, sans trop le vouloir, Yvette Théraulaz a tenu le rôle d’ambassadrice du théâtre helvétique. Notamment lors de ses nombreuses tournées qu’elle a faites dans les pays francophones.
A signaler encore qu’elle a joué sous la direction de grands metteurs en scène, comme Charles Apothéloz, François Rochaix, Joël Jouanneau ou encore Philippe Van Kessel.
C’est le 3 décembre qu’Yvette Théraulaz recevra son Prix du Grütli. Plus concrètement, elle touchera 10 000 francs et un contrat d’engagement de comédienne pour une création, la saison prochaine, au théâtre genevois.
L’an dernier, la même distinction était revenue au grand André Steiger. Qui a, d’ailleurs, profondément influencé la comédienne lausannoise.
Rappelons enfin que Yvette Théraulaz avait déjà reçu, en 1992, le Grand prix de la Fondation vaudoise pour la promotion et la création artistique.
Emmanuel Manzi
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