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Zurich impose le «bon allemand» à l’école

Le bon allemand en classe, le dialecte à la récréation... Keystone

Afin d’améliorer les compétences linguistiques des élèves, les «profs» zurichois seront tenus d’enseigner en allemand standard dès la rentrée prochaine.

Cette obligation s’appliquera à toutes les branches et tous les degrés scolaires, annonce le conseil zurichois de l’enseignement.

En Suisse, 65% de la population parle le suisse allemand – ou Schwyzertutsch. Décliné en plusieurs versions régionales, ce dialecte n’est pas écrit. Il est difficilement compréhensible pour les voisins Allemands et parfois même d’une région à l’autre.

De longue date, l’allemand standard – ou «hochdeutsch» – était privilégié à l’école. Mais ces dernières années, le suisse allemand est progressivement rentré par la fenêtre des classes quant on lui fermait la porte.

Inversement, le bon allemand est souvent abandonné dans les cours de musique, de dessin et de travaux manuels. Mais aussi lors des travaux de groupes ou les discussions à tonalité émotionnelle ou personnelle.

Moins motivés

Pour le conseil zurichois de l’enseignement, la conséquence est évidente: les petits Alémaniques sont de moins motivés à parler, lire et écrire le bon allemand, qu’ils associent à l’intellectualité et à l’école.

Ce que confirment les études PISA sur la «qualité» des écoliers. Ces dernières années, elles montrent que les compétences des petits Alémaniques en bon allemand «laissent à désirer», indique le conseil zurichois de l’enseignement.

Jusqu’ici le canton le plus peuplé du pays recommandait seulement à ses enseignants d’utiliser le bon allemand. Mais «suite aux résultats des études de ces dernières années, il est apparu que seule une utilisation systématique de l’allemand permet d’améliorer les connaissances des élèves», explique Ruedi Gysi, de l’office cantonal des écoles.

D’où cette décision d’imposer l’usage du bon allemand aux enseignants, comme l’ont fait avant Zurich les cantons de Schwytz, Uri, Thurgovie et Zoug.

Teinté de dialecte

Ruedi Gysi n’y voit aucune difficulté. «Les enseignants sont entièrement d’accord, explique ce dernier à swissinfo. Il n’y a pas de résistances. Les enseignants savent eux aussi que seule l’école peut imposer le hochdeutsch.»

Imposer le bon allemand est aussi une façon d’améliorer la compréhension au sein des classes multiculturelles, explique Ruedi Gysi. Lequel précise aussi que les jardins d’enfants ne sont pas concernés, n’étant pas réglés par le canton.

Cela dit, l’école zurichoise n’ira pas chercher ses enseignants de l’autre coté de la frontière, en Allemagne. «Nos élèves doivent parler un bon allemand teinté de dialecte alémanique, précise Ruedi Gysi. Une approche similaire à celle de beaucoup de régions allemandes.»

swissinfo et les agences

Le canton de Zurich exige que seul le bon allemand – ou hochdeutsch – soit parlé à l’école.
C’est pourquoi l’usage de cet allemand standard sera rendu obligatoire à partir de la rentrée prochaine.
Avant Zurich, les cantons de Schwytz, Uri, Thurgovie et Zoug ont entériné la même mesure.
Dans les régions alémaniques de la Suisse, le dialecte suisse allemand est parlé, le hochdeutsch écrit.
Les journaux paraissent en bon allemand.
A la radio et la télévision, le dialecte est par contre largement utilisé.

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