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Démission du rédacteur en chef du SonntagsBlick

Mathias Nolte dirigeait la rédaction du journal dominical alémanique depuis six mois. Keystone

L'affaire Borer a coûté son poste à Mathias Nolte. L'éditeur Ringier annonce le départ immédiat du rédacteur en chef du journal dominical.

A 49 ans, Mathias Nolte s’en va, six mois après avoir repris les rênes de l’hebdomadaire dominical. La relation de confiance entre Mathias Nolte et la direction de Ringier s’est détériorée à la suite de l’affaire Thomas Borer, justifie le groupe de presse.

C’est l’ancien rédacteur en chef du SonntagsBlick, Bernhard Weissberg, actuel directeur du secteur des journaux de Ringier, qui assurera l’intérim.

Départ de la journaliste à l’origine de l’affaire

La correspondante de Ringier à Berlin s’en va également. Selon l’éditeur alémanique, c’est elle-même qui a demandé à être libérée de son contrat. Comme Mathias Nolte, elle souhaite contribuer à détendre la situation actuelle, ajoute Ringier.

La journaliste est à l’origine des articles sur la prétendue relation extraconjugale de Thomas Borer avec Djamile Rowe. Une affaire qui avait coûté son poste à l’ambassadeur de Suisse à Berlin.

Dimanche dernier, nouveau rebondissement dans cette affaire. Djamile Rowe est revenue, sous serment, sur ses précédentes déclarations selon lesquelles elle avait eu une relation sexuelle avec Thomas Borer. Elle affirme avoir fait l’objet de fortes pressions du groupe Ringier.

L’ex-ambassadeur veut saisir la justice américaine

Pour Thomas Borer, qui a toujours nié cette liaison, ces mesures ne constituent qu’un début. “Ce n’est pas grand-chose et c’est tardif”, a déclaré l’ex-ambassadeur dans un entretien à la radio alémanique.

Il entend d’ailleurs donner une vraie leçon à l’éditeur, et étudie la possibilité de porter plainte contre Ringier aux Etats-Unis. Son épouse Shawn Fielding, qui est américaine, avait fait une fausse-couche après cette affaire.

Dans une intervention sur la chaîne allemande RTL, l’ancien ambassadeur a jugé trop faible la somme à laquelle pourrait être condamné le groupe de presse en Suisse ou en Allemagne. La justice américaine pourrait se montrer plus sévère.

Le DFAE n’entend pas s’excuser

De son côté, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ne voit aucune raison de présenter de quelconques excuses à Thomas Borer. Le Conseil fédéral avait rappelé Borer à Berne pour diverses raisons et sur la base d’un jugement d’ensemble, affirme le secrétaire général du DFAE, Walter Thurnherr.

Mais il admet toutefois que si cette histoire n’avait pas éclaté ou n’avait pas pris de telles proportions, Thomas Borer serait aujourd’hui toujours en poste à Berlin.

«Nous avons toujours dit que la question de la vie privée de Monsieur Thomas Borer ne nous regardait pas » a pour sa part précisé Joseph Deiss, ministre suisse des affaires étrangères sur les ondes de la Radio suisse romande.

Et d’ajouter, «En décidant de rappeler Monsieur Borer à Berne, le Conseil fédéral a voulu donner à l’ambassade d’Allemagne la capacité d’assumer son travail en toute sérénité.

Réactions politiques

Les partis politiques ont réagi très diversement aux «démissions» chez Ringier. Pour le président de l’UDC, Ueli Maurer, il faut que le ministre des affaires étrangères Joseph Deiss assume ses responsabilités. Il juge inadmissible que le DFAE ait coopéré avec un quotidien de boulevard. Selon lui, Joseph Deiss ne mérite pas d’être réélu.

Le président du PDC, Philipp Staehlin, estime, pour sa part, que l’histoire ne doit pas se renouveler. En fin de compte tant Thomas Borer que le DFAE sont devenus des jouets pour les médias, selon lui.

Pour le vice-président du Parti socialiste, Hans-Juerg Fehr, il ne faut pas que persiste l’idée que le rappel de Borer a été motivé par ce qu’avait raconté le SonntagsBlick. Enfin, pour le secrétaire du parti radical (PRD), il y a peut-être maintenant une raison de réhabiliter Thomas Borer.

swissinfo avec les agences

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