
Des députés valaisans s’inquiètent du sort des sans-abri

Le Grand Conseil valaisan s'inquiète des conditions de vie des sans-abri et du mal logement. Il a accepté jeudi un postulat qui prône une prise en charge sur l'ensemble du territoire cantonal.
(Keystone-ATS) «Le nombre de cas ne cesse d’augmenter, même si aucune étude ni données n’existe sur le sujet», estiment les auteurs du texte issus des groupes NEO, PS et du Centre du Haut-Valais.
Si une personne ou une famille perd son logement, l’usage veut que des chambres d’hôtel ou des logements de vacances servent de solution transitoire. «Or, au-delà des défis auxquels les personnes concernées se heurtent dans ce type d’hébergement, cette solution génère des coûts extrêmement élevés pour l’aide sociale», soulignent-ils.
Selon eux, «être ainsi hébergé signifie que l’on a un toit sur la tête. Toutefois l’accompagnement actif dans la recherche d’un logement et l’encadrement psychologique font défaut. Ce qu’il manque également, ce sont des possibilités de soutien en matière de gestion financière.»
Chez Paou: l’exception
Dans le Valais romand, la fondation Chez Paou propose différents services en matière de logement, dont un accueil d’urgence quotidien à Sion de 17h15 à 09h00 Un centre de jour est également ouvert toute l’année à Chamoson.
Si besoin, les personnes concernées sont orientés vers une structure plus adaptée à leurs besoins et bénéficient d’un accompagnement rigoureux pour leur réinsertion sociale et/ou professionnelle. En outre, Chez Paou propose un soutien hebdomadaire à ses anciens résidents.
Invisible et sous-estimer
Les auteurs du postulat demandent au Conseil d’Etat de collecter des données sur le problème des sans-abri et des mal-logés. Il s’agit d’identifier les besoins dans les différentes régions, d’étudier l’extension ou la création d’une offre telle que celle de Chez Paou afin de l’étendre à l’ensemble du Valais et d’évaluer la mise sur pied d’un service spécialisé, afin de prévenir le sans-abrisme et d’éviter à l’avenir les hébergements d’urgence inadaptés.
«Le sans-abrisme est souvent invisible en Valais, surtout dans le Haut (ndllr: du canton), c’esst pour cela qu’on le sous-estime», a résumé jeudi la députée socialiste Claudia Alpiger. «Des sans-abri, je n’en ai jamais vu dans le Haut-Valais», lui a rétorqué Daniela Pollinger (UDC du Haut-Valais).
Accepté par 99 voix contre 23 et 1 abstention, le postulat a été transmis au Conseil d’Etat pour réponse.