Donald Trump à l’ONU pour défendre une vision unilatéraliste

(Keystone-ATS) Le président étasunien Donald Trump développe mardi sa vision du monde lors de son premier discours prononcé à la tribune de l’ONU, sur fond d’anxiété générale sur les dossiers iranien ou nord-coréen. Doris Leuthard figure parmi les autres orateurs prévus.
Il va s’en prendre « aux régimes voyous qui menacent la stabilité et la paix mondiales », explique sous couvert d’anonymat un haut conseiller de Donald Trump, en évoquant Pyongyang et Téhéran, les « deux bêtes noires » actuelles des Etats-Unis.
« Chantre de l' »Amérique d’abord », Donald Trump devrait confirmer ses préférences pour montrer à son électorat où sont ses priorités et qu’elles ne seront certainement pas dictées ou infirmées par la ‘communauté internationale' », résume Alexandra Novosseloff, chercheuse à l’International Peace Institute à New York.
Le président étasunien devrait souligner que les Etats devraient être libres de poursuivre leurs intérêts sans entraves, une assertion combattue par les partisans du multilatéralisme, dont le président français Emmanuel Macron se veut le porte-voix.
Comme pour Donald Trump, il s’agira de son premier discours à la tribune des Nations unies pour l’Assemblée générale annuelle de l’Organisation qui réunit 193 pays.
Préserver les accords conclus
Lors de son intervention, le président français devrait défendre la nécessité de préserver les accords internationaux, obtenus souvent après de longues luttes, selon son entourage.
C’est le cas de l’accord nucléaire iranien de 2015 que Donald Trump semble vouloir renier, estimant qu’il ne tient pas ses promesses pour contenir l’influence de l’Iran au Moyen-Orient.
Le président français devrait aussi vouloir souligner l’importance de l’unité du Conseil de sécurité de l’ONU dans la gestion du monde, en mettant en avant la crise nord-coréenne.
Face aux tirs de missiles et autres essais nucléaires nord-coréen, le Conseil, incluant la Chine et la Russie, deux soutiens de Pyongyang, est resté uni jusqu’à présent avec des sanctions économiques plus fermes les unes que les autres.
Leuthard, 4e oratrice
La présidente de la Confédération Doris Leuthard sera la quatrième dirigeante à s’exprimer à la tribune. Proposer les bons offices de la Suisse en tant que médiatrice crédible, respectée et neutre est la priorité de Berne pour cette Assemblée générale.
Mme Leuthard doit en outre exprimer le soutien de la Suisse à la réforme de l’organisation planifiée par le secrétaire général Antonio Guterres. Elle doit aussi insister sur la nécessité de faire reposer l’Agenda 2030 de développement durable de l’ONU sur une base financière solide, que doivent se partager secteurs privé et public.
Parmi les autres pays ouvrant mardi le bal d’une semaine de discours annuels à l’ONU figurent le Brésil, la Guinée, le Nigeria, la Colombie, le Qatar, la Turquie, Israël, le Mali, l’Egypte ou l’Afghanistan. Les présidents chinois et russe sont absents.
Parallèlement, de multiples réunions à thèmes (climat, « esclavage moderne », Centrafrique…) ou rencontres bilatérales se dérouleront au siège des Nations unies ou dans de grands hôtels de New York.