
Doris Leuthard souhaite que le PDC se profile davantage
(Keystone-ATS) Le PDC doit davantage se profiler s’il entend contre-balancer efficacement le glissement à droite au Conseil national, estime Doris Leuthard. La conseillère fédérale démocrate-chrétienne n’exclut pas non plus la création d’un nouveau parti du centre.
Former un groupe parlementaire commun réunissant PDC, PVL et PBD ne suffirait pas: « le centre resterait divisé », avertit l’Argovienne dans un entretien accordé aux quotidiens St. Galler Tagblatt et Neue Luzerner Zeitung de mercredi. « Si les partis centristes veulent réellement se renforcer, ils devraient commencer à discuter d’une fusion. »
L’ancienne présidente du PDC explique les pertes des partis modérés le 18 octobre par le fait que la campagne a été dominée par le thème des réfugiés ; l’électeur se soucie avant tout de ce qu’il voit ou lit dans les médias. « Face à une telle problématique, les positions nuancées n’ont aucune chance de succès. Il est bien plus facile de faire du vacarme et de propager des solutions simples. »
Malgré cela, Doris Leuthard n’hésite pas critiquer son propre parti. « Le PDC devrait se profiler davantage dans certains domaines. »
Pas inquiète pour le tournant énergétique
Le basculement à droite du nouveau Parlement ne fait pas perdre espoir à la ministre de l’énergie et de l’environnement. « J’espère que le PLR et l’UDC ne sont pas composés uniquement de soldats disciplinés, mais aussi de politiciens qui réfléchissent de façon autonome. »
La démocrate-chrétienne ne s’inquiète donc pas pour « son » tournant énergétique, car il n’y a pas d’alternative à la sortie du nucléaire. Bâtir des centrales coûte trop cher et est trop compliqué, « ne serait-ce qu’à cause des déchets que personne ne veut entreposer chez lui ». Et d’assurer qu’elle ne connaît aucun député, « même UDC, qui veut construire de nouvelles installations ».
Pas de départ en vue
Enfin, Doris Leuthard regrette le départ du Conseil fédéral d’Eveline Widmer-Schlumpf. « Nous avons très bien collaboré, et étions du même avis sur de nombreux dossiers. » Elle salue la façon avec laquelle la Grisonne s’est comportée ces dernières semaines.
L’Argovienne elle-même, en fonction depuis neuf ans, compte poursuivre son action au sein du collège gouvernemental. Malgré quelques signes d’usure, elle estime qu’elle a encore du travail à accomplir en faveur de son pays.