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Fermeture de l’usine Filtrona

Le 30 novembre 2004, les employés de Filtrona entraient en grève. swissinfo.ch

La multinationale britannique Bunzl a décidé de fermer le site de Crissier de Filtrona Suisse. Les premiers licenciements auront lieu en juin.

Après des mois de conflit, le personnel a été informé vendredi de la décision, qui touche près de 150 employés.

«La décision de fermer ne surprend pas», a commenté le syndicat Comedia dans son communiqué de vendredi. «Depuis le rachat en 2003, l’avenir du site vaudois était décidé. Le mouvement de grève de décembre 2004 à janvier 2005 a démontré le refus de la multinationale d’entrer en discussion pour le maintien du site.»

Les autorités vaudoises ont été dûment informées de l’ouverture d’une procédure de consultation, selon le Ministère de l’économie. La procédure sera ouverte jusqu’au 17 mai et devrait permettre aux parties – salariés, entreprise, autorités – de faire des propositions et, éventuellement, d’éviter les licenciements.

Selon le syndicat Comedia, les premiers licenciements doivent avoir lieu en juin prochain. Ils devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, précise Denise Chervet. Une assemblée du personnel devrait avoir lieu lundi, a précisé la syndicaliste.

Les délais de licenciement seront respectés. La procédure de consultation légale en cas de licenciement collectif commence vendredi. Les salariés ont un mois pour faire des contre-propositions afin de sauvegarder leurs emplois à Crisser, selon le syndicat.

Ce dernier, dans un communiqué, indique qu’il s’engagera activement dans cette procédure. Il attend des autorités qu’elles fassent en sorte que cette consultation ne soit pas un exercice alibi.

Deux mois de conflit

Les 150 employés craignaient depuis plusieurs mois pour leurs emplois. Plusieurs signaux laissaient penser que l’usine allait fermer d’ici avril 2005, la direction ayant fait démonter plusieurs machines.

Le personnel qui craignait une fermeture de l’usine, avait observé plusieurs semaines de grève depuis fin novembre dernier pour obtenir l’ouverture de négociations avec l’entreprise de filtres à cigarettes.

Les salariés demandaient des garanties pour le maintien du site à Crissier, ainsi qu’une convention collective de travail, comprenant un plan social. Ils ont commencé par réclamer un montant de 7 millions de francs en cas de licenciements, puis de 3,5 millions de francs.

Un arrangement durement négocié

La multinationale britannique Bunzl, qui a racheté en automne 2003 l’usine de Crissier au groupe Baumgartner, a longtemps refusé de négocier sous la pression de la grève, brandissant à plusieurs reprises la menace de licenciements.

La ministre vaudoise Jacqueline Maurer-Mayor et le ministre fédéral de l’Economie Joseph Deiss avait été sollicités pour résoudre le conflit.

Fin janvier, des membres de la direction de Filtrona et les représentants du personnel s’étaient retrouvés une dernière fois devant l’Office de conciliation du canton de Vaud. Ils avaient fini par signer une convention au terme de 12 heures de discussion.

Elle prévoyait un plan social de 2 millions de francs et une garantie pour les emplois jusqu’en juin prochain.

«Stupéfait»

Directeur de l’ancien propriétaire de l’usine Baumgartner Holding, Claude Romy s’est dit «stupéfait» par l’annonce de fermeture.

Il a rappelé que Filtrona avait signé en début d’année le renouvellement du bail du site jusqu’au printemps 2007. «C’était un signe encourageant et cette nouvelle quelques mois après me surprend vraiment.»

De son côté, le syndicat Comedia estime que la multinationale anglaise a racheté l’ancienne filiale de Baumgartner Papier dans le seul but de s’approprier du savoir- faire et un parc de machines et de détruire le dernier concurrent sur le marché des filtres à cigarettes.

swissinfo et les agences

La multinationale britannique Bunzl a racheté l’usine de Crissier au groupe Baumgartner en 2003.
Les 150 employés, craignant que l’usine ferme en avril 2005, ont observé des semaines de grève entre novembre et décembre 2004.
Ils demandaient des garanties et une convention collective de travail, comprenant un plan social de 7 millions de francs, puis de 3 millions.
A l’issue de dures négociations, les employés ont obtenu 2 millions de francs et une garantie pour les emplois jusqu’en juin 2005.

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