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L’économie esquisse un ralentissement

La vigueur retrouvée des exportations soutient la croissance. Kühne + Nagel

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) a légèrement fléchi au troisième trimestre à +0,4%, contre +0,6% les trois mois précédents.

Ce léger tassement trouve sa source dans le secteur financier surtout, explique vendredi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

Ce domaine a subi un recul de 0,1% alors qu’il était l’un des piliers de la croissance au cours des derniers trimestres. C’est plus précisément le secteur bancaire qui est à l’origine de cet affaiblissement. Dans les assurances et les divers services aux entreprises, l’expansion est restée solide.

Considérée en rythme annuel, la progression du PIB est de 2,4% au troisième trimestre. Au trimestre précédent, la croissance était ressortie à 3% en rythme annuel. Ces chiffres ont été revus à la baisse par rapport aux 3,2% et 0,7% initialement annoncés.

Dans l’ensemble, les analystes se disent surpris, voire déçus. Chef économiste de la banque Julius Bär, Janwillem Acket tablait sur un produit intérieur brut en hausse de 0,6 % par rapport au mois précédent et de 2,9 % en rythme annuel.

M. Acket se dit surpris surtout par la baisse des investissements en biens d’équipement. Du côté d’economiesuisse, le chef économiste Rudolf Walser juge lui aussi que l’évolution du PIB est restée en-deçà des attentes, mais affirme qu’elle ne doit pas susciter d’inquiétude.

«C’est une mauvaise surprise pour les marchés», relève-t-on du côté du Credit Suisse et de l’UBS. Mais Reto Huenerwadel, de l’UBS, tempère: «Le troisième trimestre représente une stabilisation à un niveau élevé après un second trimestre de très haute tenue. La consommation privée se porte bien, la faiblesse du secteur financier est probablement temporaire».

La construction en profite

Le soutien de la consommation privée reste en effet solide (+ 0,5%). Seules les dépenses pour les transports, les moyens de communication et l’enseignement ont légèrement diminué, alors que celles pour les loisirs, les meubles, l’habillement et les services financiers et d’assurance ont augmenté.

Les dépenses des administrations publiques sont quant à elles reparties à la hausse (+ 0,7%), en raison de frais de personnel accrus.

Les investissements ont en revanche diminué de 0,2%. Les biens d’équipement, qui avaient joui d’un élan puissant au trimestre prédécent, ont reculé de 1%. Ils demeurent toutefois à un niveau élevé, note le Seco. Le seul secteur accusant un repli est en fait celui des avions de ligne.

La construction a pour sa part continué d’évoluer positivement, quoique moins vivement. Les investissements y ont progressé de 0,9 %, grâce au dynamisme observé dans le bâtiment.

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Secrétariat d’Etat à l’Economie

Ce contenu a été publié sur Le Secrétariat d’Etat à l’Economie (seco) fait office de centre de compétences du gouvernement pour les principales questions de politique économique. Son objectif est de créer des conditions de type normatif et politico-économique, afin que l’économie se développe et puisse profiter à tous. Une autre tâche du seco est de rendre la place économique helvétique…

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Exportations dynamiques

Sous l’angle des dépenses, le troisième trimestre s’est caractérisé par la vigueur retrouvée des exportations. Leur contribution a pris ainsi le relais des investissements, qui se sont essoufflés.

Au total, les exportations ont grimpé de 2,8% après avoir stagné au trimestre précédent. Les marchandises (+3,6%) ont été le moteur de cette croissance, tandis que les services n’ont progressé que modestement (+0,6%).

Sous l’angle de la production de valeur ajoutée, les plus fortes expansions du 3e trimestre ont été enregistrées dans le secteur dominé par l’industrie (+0,6%) et dans celui qui regroupe en particulier les services publics (+0,8%).

La valeur ajoutée a légèrement augmenté dans le commerce, l’hôtellerie, les transports et les communications. Par contre, la construction continue de stagner et l’agriculture est toujours en repli.

Pas de pause pour la BNS

Ce léger tassement de la croissance ne devrait pas inciter la Banque nationale suisse (BNS) à marquer une pause dans le resserrement de sa politique monétaire, selon Janwillem Acket. D’après lui, elle relèvera encore ses taux d’un quart de point en décembre, puis en mars.

Pour 2007, un ralentissement de l’économie suisse est néanmoins à prévoir. Les valeurs de novembre du baromètre de l’institut de recherches conjoncturelles zurichois KOF rendu public mercredi confirment en effet les signes de fléchissement apparus depuis août.

swissinfo et les agences

Les prévisions de croissance du PIB pour 2006 et 2007:
Seco: 2,7% et 1,7%
Banque nationale suisse: 3% et 1,8%
UBS: 3% et 1,8%
Credit Suisse Group: 3% et 2%
KOF: 2,6% et 2,1%
BAK Basel Economics: 2,9% et 2%
Fonds monétaire international: 3% et 1,9%
OCDE: 3% et 2,2%

Le PIB mesure la performance de l’économie nationale. C’est le chiffre le plus large et le plus significatif de l’activité économique menée sur territoire national.

Il mesure la production totale des biens et services produits en Suisse pour autant qu’ils ne soient pas consommés pour en produire d’autres.

Le PIB ne tient pas compte de la nationalité des entreprises qui produisent ces biens et services en Suisse.

En lui ajoutant les revenus reçus de l’étranger par des résidents en Suisse et en lui soustrayant les revenus versés à des résidents à l’étranger, on obtient le Produit national brut (PNB).

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