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Emile Gardaz n’est plus

Emile Gardaz, des mots et une voix.

L'homme de radio Emile Gardaz est mort mercredi à 76 ans d'un arrêt cardiaque, à son domicile de Lausanne.

Outre des centaines d’émissions, il laisse maints écrits. Auteur de chansons, il s’est notamment illustré comme auteur au Grand Prix Eurovision de la chanson.

Emile Gardaz, homme de mots, restera dans la mémoire de nombreux auditeurs de la Radio suisse romande comme, avant tout, une voix devenue éminemment familière au fil des années.

Tentant d’expliquer sa réussite, Emile Gardaz disait: «Je crois tout simplement que ça tient au fait de ne pas être un comédien qui joue, mais quelqu’un qui raconte à quelqu’un. Alors, à partir du moment où l’on est attentif à des situations dans lesquelles les gens sont réellement présents, il est normal qu’ils s’y sentent reflétés.»

Passerelle d’amitié

A travers d’innombrables émissions, articles, poèmes et pièces de théâtre, il a su parler avec cœur et délicatesse de l’amitié entre les hommes et de son pays qu’il aimait, a souligné sa fille, la comédienne Sophie Gardaz.

Ce sens de la vie, cette qualité d’émerveillement ont été la respiration de son existence. Il les a nourris de voyages, de rencontres et de lectures. C’était un homme d’une vaste culture. Pour l’écrivain Christophe Gallaz, il semblait dire aux gens: «Il y a en vous quelque chose de beaucoup plus grand que vous ne pensez.»

Pour résumer sa vie, Emile Gardaz s’est souvenu du Docteur Rieu dans «La Peste» de Camus. «Sachant que la mort règle tout, il faut néanmoins faire du positif avec du négatif, communiquer fût-ce désespérément. Tenter d’être un peu… utile. C’est pleinement cela, être Homme. Tenter d’établir une passerelle d’amitié. C’est le but premier de ma vie et de mes petites émissions.»

Travail d’artisan

Né le 29 août 1931 dans une famille d’Echallens, dans le canton de Vaud, fils d’un pâtissier, Emile Gardaz a suivi ses études au Collège Saint-Michel de Fribourg. Rêvant d’être écrivain public, il entre à la radio, posant plume et papier à côté du micro.

Fidèle des ondes depuis le début des années 50, il y accomplit un travail d’artisan. «Comme un compagnon qui fait son chemin parmi les autres et qui dépose quelque chose sur la table commune», disait-il.

Emile Gardaz offre à ses auditeurs des parenthèses inattendues, farfelues ou émouvantes… «Le Bateau d’Emile», «Léon, cœur d’accordéon», «Mardi les gars», «Adieu Berthe» ou «Cinq sur cinq».

Et puis… il y a bien sûr le feuilleton radiophonique «Oin-Oin», ce personnage simplet dont les aventures diffusées tous les samedis en début d’après-midi dans les années 60 sont désormais gravées sur dix CD. Emile Gardaz, qui tenait le rôle de «Monsieur Milliquet», était à l’origine de l’émission avec Claude Blanc, interprète de Oin-Oin.

Tous Azimuts

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, Emile Gardaz a écrit plusieurs pièces de théâtre, souvent interprétées par des troupes villageoises. Il a joué dans certaines d’entre elles, et mis d’autres en scène.

Il a également publié de nombreux billets dans des journaux. Et un recueil d’histoires, «Contes courants», est paru en 1995.

Amateur de chansons, il en a signé de nombreuses. Des chansons qui fleurissent dans les chorales, dont «Les Chemins de la mer».

L’un de ses textes a fait le tour des radios européennes: «Refrain», écrit à quatre mains avec le musicien vaudois Géo Voumard, qui a remporté grâce à Lys Assia le premier Grand Prix Eurovision de la Chanson. C’était en 1956.

swissinfo et les agences

Poète et parolier, Emile Gardaz est né à Echallens en 1931. Il exerce la plupart des genres radiophoniques: reportage, satire, chansons, émissions poétiques, dramatiques, musicales et enfantines.

Emile Gardaz travaille également pour le petit écran, dans des genres différents : dramatique, satirique, actualité. Metteur en scène et comédien, il écrit pour le théâtre et le cabaret.

Il publie plus d’une quinzaine d’ouvrages, recueils de poèmes, portraits, nouvelles et contes. Il fut le parolier de nombreux compositeurs suisses, de Pierre Kaelin à Géo Voumard.

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