Fabrice A. affirme n’avoir pas prémédité son geste meurtrier

(Keystone-ATS) Fabrice A., dont le procès s’est ouvert lundi devant le Tribunal criminel de Genève, n’a pas, selon ses dires, planifié de tuer sa sociothérapeute Adeline, lorsqu’il a franchi avec elle les grilles de la prison de Champ-Dollon lors d’une sortie accompagnée.
« Je n’avais prémédité que ma fuite », a fait savoir l’accusé de 42 ans. Fabrice Roch, le président du Tribunal criminel, a émis des doutes sur la sincérité du prévenu. Il lui a fait remarquer qu’il a fait d’autres déclarations aux experts qui l’ont examiné, leur ayant avoué notamment un fantasme de sang qui gicle.
Le prévenu aimait aussi regarder, lorsqu’il était détenu à la Pâquerette, une scène d’égorgement du film « Braveheart ». Une scène qui ressemble à la manière dont Adeline a été tuée, a souligné M.Roch. « Le raccourci est vite fait, mais je ne vois pas le rapport », a répondu l’accusé.
La plus manipulable
Fabrice A. a toutefois admis qu’à ses yeux, l’égorgement avait pour lui une dimension sexuelle. L’accusé a affirmé que sa relation avec la victime était très bonne, mais qu’il n’était pas amoureux d’elle. Il a souhaité faire cette sortie avec Adeline, « car c’était la plus facile des sociothérapeutes à manipuler ».
Le prévenu n’a pas su expliquer exactement pourquoi il avait tué Adeline. « J’étais dans un état animal ». Il reconnaît avoir fait le geste d’égorgement, tout en ayant eu le sentiment « que la lame est partie » sans qu’il ne l’ait décidé. Il a concédé avoir obéi à une pulsion qui était plus forte que lui.
Il a aussi confirmé avoir attaché sa victime à un arbre et l’avoir obligée à l’embrasser sur la bouche avant de la tuer. En revanche, l’accusé ne se souvient pas être resté près d’Adeline pour la regarder agoniser. « J’ai dit à l’instruction que j’étais resté entre 5 et 10 minutes pour parler d’un court instant ».
L’interrogatoire de Fabrice A se poursuivait lundi après-midi.