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Credit Suisse Group touche le fond

Les piètres résultats de l'assurance Winterthur pèsent lourdement sur les comptes du groupe. Keystone

Malgré une perte de 2 milliards de francs ces quatre derniers mois, le Credit Suisse Group (CSG) semble convaincre les marchés et les analystes.

Le pire est peut-être passé. La bonne tenue des actions CSG jeudi(+8% ) est de bon augure.

La perte nette s’élève précisément à 2,1 milliards de francs, contre un déficit de 299 millions de francs pour la même période de l’an dernier. Sur neuf mois, elle est de 2,36 milliards de francs.

Ce sont les pertes substantielles enregistrées dans le secteur des assurances qui ont le plus affecté les résultats du groupe. Elle se montent, rappelle le numéro deux bancaire suisse à «1,4 milliard de francs».

La banque précise que les secteurs vie et non-vie de la Winterthur évoluent dans les chiffres rouges, à cause de faibles résultats financiers. De plus, la baisse des marchés boursiers continue de peser sur les placements en actions de sa filiale d’assurances.

Des mesures pour limiter les dégâts

Afin de diminuer son exposition à la volatilité des marchés, le CSG a tenté de réduire ce type de placements au troisième trimestre.

La Winterthur a en outre été dotée d’un nouveau président de la direction, en la personne Leonhard Fischer, un ancien de l’assureur allemand Allianz et à la Dresdner Bank.

Par ailleurs, la banque d’affaires Credit Suisse First Boston (CSFB) continue, elle aussi, de peser lourd sur les comptes du CSG.

Des charges liées à des activités non poursuivies, des provisions sur crédit plus élevées et des produits plus faibles en raison de la déprime du marché se sont traduits par une perte d’exploitation de 426 millions de francs.

Après avoir déjà économisé 2,4 milliards de francs, le CSFB a décidé de lancer un nouveau programme d’économies portant sur 500 millions de francs. Sans préciser quelles en seront les conséquences pour l’emploi.

Perte historique

Cette perte trimestrielle, l’une des plus élevées de l’histoire du groupe, est dépasse les attentes des analystes. Ceux-ci tablaient sur un déficit de 1,5 à 2,1 milliards de francs.

pour mémoire, le 2 octobre, le CSG avait déjà mis en garde que ses résultats seraient affectés par une «lourde perte» du côté de la Winterthur.

Seule la gestion de fortune et l’assurance vie enregistrent un afflux net de nouveaux capitaux. Ils sont respectivement de 3,4 milliards et 400 millions de francs.

Par contre, la banque de détail en Suisse subit un reflux de 2,3 milliards de francs. Le CSG explique ce reflux par des «fluctuations saisonnières».

A noter que le CSFB subit lui aussi un reflux de fonds de 15,2 milliards de francs, dont 12,2 milliards de francs dans les affaires de gestion de fortune institutionnelle.

Perte opérationnelle

Au niveau opérationnel (avant amortissements de valeurs incorporelles et de goodwill et avant facteurs spéciaux), la perte trimestrielle du CSG se monte à 1,8 milliard de francs, contre un bénéfice d’exploitation de 21 millions de francs entre juillet et septembre 2001.

Sur neuf mois, la perte est de 2,36 milliards de francs cette année. Elle est à mettre en rapport avec un bénéfice de 2,42 milliards en 2001.

Au niveau des produits, la situation n’est guère plus brillante. Sur neuf mois, les produits, intérêts ou commissions affichent en effet une chute de 30%, à 21,64 milliards de francs.

Au troisième trimestre, le groupe a encaissé pour 5,66 milliards de francs de produits. La baisse est de 26% par rapport au trimestre précédent et de 35% par rapport au troisième trimestre 2001.

Prudence

Au vu «des conditions du marché toujours difficiles», le CSG reste prudent dans ses prévisions de résultats pour le quatrième trimestre.

Aucun chiffre n’est avancé. Mais, sur l’année, le groupe devrait subira une perte. Il a réduit son estimation de dividende à 10 centimes par action.

Pour les derniers mois de cette année, le CSG espère une nette amélioration des résultats de la Winterthur. Des cours d’actions plus bas devraient avoir un impact «sensiblement plus faible» sur son portefeuille de placements.

Grâce aux mesures mises en oeuvre, le CGS se dit «convaincu de pouvoir réaliser à nouveau un bénéfice approprié en 2003».

swissinfo avec les agences

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