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La France lève l’embargo sur les bovins suisses

Seuls les bovins nés après janvier 2001 pourront être exportés vers la France. Keystone

La mesure de Paris intervient plus de 5 ans après le blocus décidé lors de la crise de l'ESB. Mais plus de 30 pays refusent le boeuf suisse.

Cet assouplissement annoncé vendredi par la France s’accompagne toutefois d’une condition importante: il ne concerne que les bovins nés après le 1er janvier 2001. La crise de la vache folle n’est donc pas oubliée.

A l’Office vétérinaire fédéral (OVF), Hans Wyss estime que c’est une bonne nouvelle «parce que, malgré la limite de 2001 imposée aux animaux exportés, c’est un signe politique que l’un de nos plus importants voisins prenne cette décision».

Vers la sortie du tunnel…

Avant 1996, la Suisse exportait dans les 15 000 bovins par année vers de nombreux pays. Au printemps 1996, des scientifiques anglais avaient affirmé que l’agent pathogène responsable de l’ESB pouvait être éventuellement transmis à l’être humain. Du coup, l’exportation du bœuf suisse devenait impossible.

Si l’Union européenne n’a jamais interdit les importations en provenance de Suisse, les pays membres ont émis des interdictions chacun de son côté, ou alors refusé de délivrer les autorisations requises, ce qui revenait au même.

Après l’Allemagne

La levée de l’embargo français intervient six mois après celui de l’Allemagne, deuxième pays importateur de bovins sur pieds suisses, et premier à avoir fermé ses frontières.

L’exportation des sept premiers bovins suisses vers l’Union européenne a eu lieu en février dernier. Ces bêtes parties vers le sud de l’Allemagne étaient dotées d’un nouveau passeport qui accompagne désormais tous les bovins destinés à l’exportation. Le document a été élaboré conjointement par la Banque de données sur le trafic d’animaux, les fédérations d’élevage bovin et l’OVF.

Reste l’Italie

Avant 1996, la France était le quatrième importateur de bovins suisses, loin derrière l’Italie, principal marché de destination avec quelque 8000 têtes par an. Mais l’Italie refuse toujours la levée de l’embargo pour des raisons d’opportunité politique et non techniques ou sanitaires.

«Nous ne savons pas ce que vont faire les Italiens, précise Hans Wyss, car le marché international n’a pas besoin des produits suisses. En outre, en ce qui concerne la maladie de la vache folle, l’Italie n’est pas dans une meilleure situation que la Suisse.»

Contacté par swissinfo, le Ministère italien de l’agriculture est laconique: «le sujet n’est pas à l’ordre du jour». L’OVF reste donc sur sa faim. Mais Hans Wyss estime qu’«il n’y a pas de raison de ne pas lever l’embargo à l’heure actuelle».

Avec l’Allemagne et la France, le Portugal et l’Irlande acceptent également le bétail bovin helvétique. Mais, selon le Secrétariat d’Etat à l’Economie (Seco), plus d’une trentaine de pays continuent de lui fermer leurs frontières.

Pour Hans Wyss, ce n’est pas dramatique. «La décision de deux grands pays voisins est beaucoup plus importante que celle d’autres Etats européens. Beaucoup d’entre eux, en effet, n’ont jamais été de gros importateurs de bœuf suisse».

Un débouché supplémentaire

Selon les contingents fixés par l’OMC, la Suisse pourrait commercialiser plus de 13 000 bovins par an à l’étranger. Mais, à Berne, Hans Wyss ne se risque à aucun pronostic.

De son côté, le Département fédéral de l’économie se félicite de cette nouvelle possibilité d’exporter vers la France. Cela permet à la fois d’ouvrir un nouveau débouché aux producteurs suisses et ainsi de désengorger le marché du bétail.

Les négociations avec les autres pays se poursuivent toutefois à tous les niveaux. Reste à espérer que la décision de la France fera boule de neige.

swissinfo

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