Tornos supprime 310 emplois
Le fabricant de machines-outils de Moutier (BE) va supprimer le tiers de ses effectifs. Un plan d'assainissement va être mis en place.
Des mesures drastiques à court terme doivent être prises, a indiqué jeudi Tornos. Le groupe centenaire va ainsi réduire le nombre de ses employés d’environ un tiers.
Maxime Zuber, maire de Moutier, s’est dit consterné et choqué par l’annonce du fabricant prévôtois. Toutefois, il estime que le pire a été évité, c’est-à-dire la faillite.
La survie et le maintien de la société à Moutier sont assurés, selon lui. Réuni en urgence jeudi soir, le Conseil municipal de la ville a demandé l’élaboration d’un plan social.
Centre d’emplois
La municipalité entend s’unir aux autorités cantonales de Berne et du Jura pour venir en aide aux personnes concernées.
De son côté, le canton de Berne s’est dit préoccupé par ces suppressions d’emploi. Le gouvernement s’engagera à soutenir les employés touchés et mettra sur pied un centre de placement.
Regrettant cette situation, le canton salue cependant la nouvelle stratégie adoptée pour tenter de sauver le fabricant de machines-outils et lui assurer un nouveau départ. Il espère que cette restructuration permettra à Tornos de retrouver son indépendance et une dynamique d’emplois.
Un centre de placement va être mis sur pied dès le 1er juillet par l’Office cantonal de l’industrie, des arts et métiers et du travail (Kiga), associé pour ce faire au secrétariat d’Etat à l’économie (seco) ainsi qu’à des représentants du canton du Jura. Il s’efforcera de procurer aussi rapidement que possible un nouvel emploi aux employés de Tornos.
«Licenciements», selon la FTMH
«C’est un choc, une catastrophe», a déclaré à l’ats Fabienne Blanc-Kühn, membre du comité de direction du syndicat FTMH, «même si cela fait vingt ans que l’entreprise cherche de l’argent».
Le syndicat va dès mardi faire des «contre-propositions» pour limiter les dégâts. Mme Blanc-Kühn a ajouté qu’il ne s’agissait pas de la suppression mais du «licenciement» de 310 personnes.
Pertes de 30 millions
Au-delà de ces suppressions d’emplois, Tornos a adopté d’autres mesures. La firme a mis en place un plan d’assainissement financier et de redimensionnement, toujours destiné à assurer sa survie. Le groupe vise une recapitalisation durable, qui devrait se dérouler en deux phases.
Le groupe prévôtois souhaite ainsi réduire son capital-actions de 90% pour atteindre 11,5 millions de francs par la diminution de la valeur nominale des actions et une augmentation de capital d’au maximum 73 millions de francs.
L’abandon partiel d’importantes créances des banques et des fournisseurs ainsi qu’un crédit relais de 10 millions de francs sont nécessaires pour garantir la survie du groupe, estime l’entreprise.
Ces mesures doivent cependant encore être approuvées par les actionnaires lors de l’assemblée générale. Celle-ci aura finalement lieu le 28 juin, alors que l’assemblée du 25 avril avait été repoussée suite aux difficultés du groupe.
Début d’année très difficile
Sur l’exercice 2001, le groupe a accusé une perte nette de 29,9 millions de francs. L’endettement net est passé à 113,7 millions de francs, contre 181,6 millions de francs en 2000.
Les liquidités à disposition ont fondu à 6 millions de francs, alors qu’elles s’élevaient encore à 13,3 millions de francs un an auparavant, soit un recul de 54,9%.
Durant le premier trimestre, la situation s’est nettement aggravée suite à la forte et durable baisse des demandes que l’industrie des machines a enregistré.
Le chiffre d’affaires a atteint 54,8 millions de francs. Le groupe a affiché une perte d’exploitation de 18,7 millions de francs et essuyé une perte nette de 28,4 millions de francs.
L’action suspendue
Vendredi, l’action Tornos a été suspendue de cotation à la Bourse suisse pour toute la journée.
Jeudi soir, le titre de la société prévôtoise avait clôturé à 11,50 francs. Coté depuis un peu plus d’un an, il valait 100 francs lors de son émission.
swissinfo avec les agences
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