Zurich Financial Services s’enfonce dans le rouge
Le groupe de services financiers annonce jeudi une perte de 3,4 milliards de dollars (environ 4,8 milliards de francs) pour l´exercice 2002.
Un véritable plogeon. Il y a un an, Zurich Financial Services (ZFS) accusait une perte de 387 millions de dollars.
La direction du groupe d’assurances explique que l’ampleur de la perte découle principalement de 3,5 milliards de provisions liées à la restructuration du groupe.
Bien sûr, ZFS n’échappe pas non plus au cancer qui ronge toutes les sociétés de services financiers: la déprime des marchés internationaux. S’agissant des placements du groupe, les pertes comptables sur le portefeuille d’actions atteignent 1 milliard de dollars.
La hausse de 11% du volume de primes brutes, à 62,2 milliards de dollars – 10% pour le secteur vie à 19,6 milliards de dollars – ainsi qu’un bénéfice opérationnel en progression, de 217 millions en 2001 à 1,1 milliard de dollars cette année, n’ont pas empêché le groupe de creuser ses pertes.
Effets de la restructuration
«Tandis que nos affaires non-vie bénéficient des meilleures conditions de prix depuis 15 ans, la faiblesse des marchés boursiers et le bas niveau record des taux d´intérêts pèsent sur nos affaires vies et le résultat de nos investissements», déplore le président de la direction, James Schiro.
Le successeur de Rolf Hüppi à la tête de ZFS se félicite toutefois du fait que le programme de restructuration commence à déployer ses effets. Le recentrage du groupe sur l´assurance se poursuit.
Pas de nouveaux licenciements
Des 4500 suppressions d´emplois annoncées le 5 septembre afin de réduire les coûts, 2500 ont déjà été réalisées. En Suisse, la plupart des 500 postes concernés ont été supprimés.
Aucune nouvelle compression d´effectifs n´est prévue, a dit le responsable des finances Thomas Buess lors d´une conférence téléphonique. Toutefois, au final, le nombre de suppressions d´emplois effectivement réalisées devrait se rapprocher des 5000.
Chiffres noirs à la fin de l’année
Malgré le montant de la perte, elle reste conforme aux prévisions des analystes. Du coup, les investisseurs ont repris confiance.
«Il est difficile de faire un commentaire global sur ZFS en raison de nombreuses incertitudes», modère pour sa part Gilbert Rod, analyste à la Banque cantonale vaudoise (BCV).
Elles concernent notamment la situation géopolitique mondiale et l´atonie du secteur des assurances.
Le groupe revendique ainsi une meilleure forme qu´il y a un an. Lors d´une conférence téléphonique, James Schiro a dit espérer que le groupe reviendra dans les chiffres noirs cette année.
Une opinion que Gilbert Rod préfère tempérer. «Ce sera très difficile à atteindre. Il faut que la situation se décante de manière rapide», suggère l’intéressé.
swissinfo et les agences
L´ampleur de la perte 2002 s´explique par des provisions totalisant 3,5 milliards de dollars.
Le divorce d´avec la stratégie de bancassurance de l´ère Rolf Hüppi s´avère plus coûteux que prévu.
La cession d´unités en Europe de l´Est et en Scandinavie ont permis à ZFS d´encaisser 498 millions de dollars.
– ZFS souffre aussi des conditions sur les marchés financiers.
– La part des actions dans le portefeuille de placements a notamment été réduite de 12,1% à 8,3%.
– La croissance des primes du secteur vie découle exclusivement à la reprise des affaires de la Deutsche Bank dans le secteur en Europe.
– Aucune nouvelle compression d´effectifs n´est prévue.
– L´objectif est d´améliorer le bénéfice net de 1 milliard de dollars d´ici la fin de l´année.
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