
Hamon présente un programme recentré et rassembleur

(Keystone-ATS) A la traîne dans les sondages et lâché par Manuel Valls, Benoît Hamon espère reprendre la main après avoir présenté jeudi son programme. Celui-ci est enrichi des apports de ses adversaires de la primaire et davantage centré sur le travail et l’emploi.
Pas de virage à 180 degrés dans cette nouvelle version, qui reprend les piliers du projet qui a fait le succès de Benoît Hamon à la primaire de la « Belle Alliance populaire »: réforme démocratique (avec le 49-3 citoyen), ambition écologique, revenu universel d’existence.
Mais le candidat socialiste à la présidentielle poursuit son effort pour rendre crédibles ses propositions, et prouver que le « futur désirable » qu’il appelle de ses voeux est aussi « possible », et finançable en respectant la contrainte européenne des 3% de déficit maximum, au moins à la fin du quinquennat.
Revenu universel d’existence
Dans le souci de rassembler son camp, M. Hamon a pioché dans les programmes d’Arnaud Montebourg, de Vincent Peillon, et de Sylvia Pinel, la présidente du PRG, avec qui le PS est parvenu à un accord cette semaine. Il n’a en revanche pas prononcé le nom de Manuel Valls qui avait annoncé mardi qu’il ne le parrainerait pas, dénonçant une « dérive » et une « forme de sectarisme » du candidat.
Comme annoncé la semaine dernière, le revenu universel d’existence, conçu comme une réponse à la raréfaction du travail, apparaît désormais comme une mesure pour soutenir le pouvoir d’achat de 19 millions de Français: bénéficiaires actuels du revenu de solidarité active (RSA), étudiants, indépendants, salariés percevant jusqu’à 1,9 SMIC.
Superprofits des banques taxés
Benoît Hamon entend aussi lever les inquiétudes liées à sa fameuse « taxe sur les robots ». Loin d’empêcher l’innovation, celle-ci viendra abonder un « fonds de transition travail », dédié à financer la formation et le retour à l’emploi des chômeurs. « Les entreprises qui augmentent leurs effectifs seront dispensées » de cette contribution, a précisé M. Hamon.
Autre mesure – reprise à Arnaud Montebourg -, la priorité accordée au « made in France » et aux petites et moyennes entreprises, auxquelles 50% des marchés publics seront réservés.
Ce n’est pas le seul emprunt de M. Hamon à l’ancien ministre de l’Economie, puisque le député des Yvelines promet aussi de taxer les superprofits des banques, et de renforcer le pouvoir des salariés dans les entreprises: ils représenteront la moitié des membres votants des conseils d’administration des grandes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire.
Débat-clé lundi à la télévision
Avec ce programme ambitieux, M. Hamon affirme représenter le vote « utile » face au Front national, un positionnement actuellement occupé par Emmanuel Macron, qui le devance largement dans les sondages.
« Mon projet est le seul à même de rendre le quinquennat utile, utile pour le quotidien des Français, utile pour lutter durablement et efficacement contre le Front national », a-t-il plaidé.