Karin Keller-Sutter ne pourra plus parler anglais à des homologues

La présidente de la Confédération risque de ne plus pouvoir parler anglais à certains de ses homologues. Le National a transmis de justesse une motion exigeant l'utilisation d'une langue suisse pour communiquer avec les organisations internationales.
(Keystone-ATS) Cette pratique doit être la règle avec les organisations qui ont une langue nationale parmi leurs langues officielles, selon la motion du conseiller aux Etats Carlo Sommaruga (PS/GE). Il avait déposé ce texte en réaction à la décision du Groupe d’action financière (GAFI) d’utiliser l’anglais pour la prochaine évaluation de la Suisse.
Avec un tel projet, « je n’aurai plus le droit de parler en anglais avec des dirigeants d’autres pays et organisations », a déclaré la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter. Elle a rappelé que l’allemand, le français et l’italien sont les langues officielles de nombreuses organisations, dont l’UE.
« La Suisse se retrouverait à devoir amener un interprète autour de la table alors que tous les autres participants parleront anglais », a appuyé Nicolò Paganini (C/SG). En résulteraient des coûts inutiles et une atteinte à la première priorité de la Suisse, à savoir faire passer ses intérêts. Ces arguments n’ont pas pris.
Il est question de faire preuve de bon sens, a réagi Jean-Luc Addor (UDC/VS) au nom de la commission. Des exceptions seront évidemment tolérées, a-t-il déclaré. Les conseillers nationaux ont accepté la motion par 93 voix contre 81 et 15 abstentions.