L’auteur du coup de force anti-Mugabe devient vice-président

Le général à la retraite Constantino Chiwenga âgé de 61 ans (archives) KEYSTONE/AP/TSVANGIRAYI MUKWAZHI sda-ats

(Keystone-ATS) L’ancien chef de l’armée zimbabwéenne qui a dirigé le coup de force ayant mis fin en novembre à 37 ans de règne du président Robert Mugabe est officiellement devenu jeudi l’un des deux vice-présidents du pays. L’ex-général Constantino Chiwenga a prêté serment.

La cérémonie a eu lieu à la présidence à Harare. L’ancien général, qui a quitté récemment ses fonctions à la tête de l’armée, a juré d'»observer, respecter et défendre la Constitution» du Zimbabwe. «Je remplirai mes devoirs avec toute mon énergie et dans toute la mesure de mes connaissances et compétences», a ajouté l’ancien militaire vêtu d’un costume noir.

L’intervention télévisée de Constantino Chiwenga le 15 novembre dernier avait donné le coup d’envoi à la prise de pouvoir par l’armée qui a débouché sur la désignation par le parti au pouvoir, la Zanu-PF, d’Emmerson Mnangagwa comme chef de l’Etat. Un second vice-président a également prêté serment jeudi, l’ancien ministre de la sécurité intérieure sous M. Mugabe, Kembo Mohadi.

Généreux plan de retraite pour Mugabe

Quant à Robert Mugabe, il va bénéficier d’un logement, d’une flotte de voitures et de voyages en avion privé, conformément à un nouveau plan de retraite financé par le gouvernement et destiné aux anciens dirigeants. C’est ce qu’a révélé jeudi la presse officielle.

M. Mugabe disposera également d’une équipe d’au moins vingt salariés, dont six gardes du corps, tous rémunérés sur les deniers publics, selon le journal The Herald. Aucun montant n’a été révélé, mais la constitution du pays stipule qu’un ancien président peut percevoir une retraite équivalente au salaire d’un président en exercice.

Le mois dernier, un média local indépendant affirmait que M. Mugabe avait été gratifié d’une prime de départ de 10 millions de dollars, un argument de plus pour le convaincre de démissionner. Le gouvernement a toutefois démenti l’information.

Tout comme son épouse Grace, l’ancien président va bénéficier d’un passeport diplomatique, de quatre voyages par an en première classe en avion ou train sur le territoire national, ainsi que de quatre voyages à l’étranger en jet privé. M. Mugabe se verra aussi attribuer une résidence officielle meublée dans le quartier de son choix à Harare, à laquelle s’ajouteront les factures et des dépenses récréatives.

Une couverture santé pour l’ancien dirigeant, son épouse et les personnes à leur charge est également inclue dans la liste des avantages.