
L’EI de retour à Kobané et entre à Hassaké
(Keystone-ATS) Le groupe Etat islamique (EI) a repris pied dans la ville kurde syrienne de Kobané, cinq mois après en avoir été chassé, a indiqué jeudi l’OSDH. Il a fait son entrée dans celle de Hassaké, dont il tente de s’emparer depuis un mois.
Ces percées dans des secteurs kurdes du nord de la Syrie sont intervenues après une série de revers des djihadistes face aux forces kurdes dans la province de Raqa (nord), notamment la perte de Tall Abyad, ville qui permettait au groupe extrémiste sunnite d’acheminer des armes et combattants depuis la Turquie voisine.
Des affrontements opposaient jeudi djihadistes et kurdes dans le centre de Kobané, une ville frontalière de la Turquie dévastée par quatre mois d’intenses combats fin 2014 qui avaient fait de cette cité un symbole de la lutte anti-djihadiste.
« Les djihadistes ont perpétré une attaque suicide dans le secteur proche du poste-frontière avec la Turquie, au moins cinq personnes ont été tuées », a dit le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, proche des opposants au régime de Bachar al-Assad.
Plus de 10 tués
Une voiture piégée a explosé, a déclaré jeudi à Reuters un responsable des Unités de protection du peuple (YPG). Des sources hospitalières ont fait état de 12 tués et 70 blessés dans l’explosion. « Des combats intenses ont ensuite éclaté, il y a des corps dans les rues », a encore indiqué le directeur de l’OSDH, sans donner de bilan.
L’EI avait tenté pendant quatre mois de prendre Kobané avant d’en être chassé en janvier par les forces kurdes appuyées par des raids de la coalition internationale.
A Hassaké, ville du nord-est de la Syrie que l’EI tente de prendre depuis près d’un mois, des djihadistes se sont emparés de deux quartiers auparavant sous contrôle du régime.
Au moins 50 tués à Hassaké
Au moins 20 djihadistes et au moins 30 membres des forces du régime ont été tués lors de violents affrontements toujours en cours jeudi dans cette ville dont le régime syrien et les forces kurdes se partageaient le contrôle. L’EI y est entré après avoir lancé le 30 mai l’offensive sur ce chef-lieu d’une province frontalière de la Turquie et de l’Irak, où le groupe extrémiste sunnite est également implanté.
Selon l’OSDH, l’attaque qui a permis à l’EI d’entrer dans la ville a débuté tard mercredi à l’aide notamment d’au moins un attentat suicide contre un point de contrôle tenue par une milice pro-régime.
« Des combats violents continuent, avec des bombardements des deux côtés », a expliqué Rami Abdel Rahmane qui a précisé que les deux quartiers pris par les djihadistes se trouvaient dans le sud de la ville. « Les civils dans ces secteurs fuient vers le nord de la ville », sous contrôle des forces kurdes, a-t-il affirmé.