
L’ex-détenue Florence Cassez accueillie en héroïne à Paris
(Keystone-ATS) La Française Florence Cassez a été accueillie jeudi à Paris en héroïne par les médias et les politiques. Elle a été libérée mercredi après sept ans de prison, la Cour suprême du Mexique ayant annulé sa condamnation pour des enlèvements qu’elle a toujours niés.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a accueilli personnellement Florence Cassez, sortie la veille de la prison pour femmes de Tepepan (Mexico), à sa descente d’avion. Il a salué son «courage» face à l'»injustice».
«Libre, je l’ai toujours été dans ma tête», a lancé la Française de 38 ans qui avait fait le voyage avec son père et son avocat Frank Berton et qu’attendaient entre autres sa mère et son frère à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle.
Elle a estimé avoir été «innocentée» par la Cour suprême du Mexique, dont trois juges sur cinq ont approuvé son relâchement en raison de la violation de ses droits fondamentaux, mais sans se prononcer explicitement sur le fait de savoir si elle était innocente.
«Vrais coupables»
«J’ai souffert en tant que victime pendant plus de sept ans et je pense que la base est là, mettre les vrais coupables en prison, c’est aider les victimes d’enlèvements», a affirmé Florence Cassez, ajoutant: «C’est une grande victoire aussi pour les Mexicains, dans le sens où justice a été rendue».
A la question de savoir ce qu’elle souhaitait faire désormais, elle a répondu: «Profitez des miens, vivre.»
Au Mexique, où des milliers d’affaires d’enlèvement restent impunies, la décision de la Cour suprême a été dénoncée par les proches des victimes.
Sarkozy oublié par Hollande
En France au contraire, le chef de l’Etat François Hollande qui doit la recevoir vendredi à l’Elysée a salué la décision de la Cour suprême et remercié dans un communiqué «tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent».
Au grand dam de responsables de la droite, il n’a pas cité le nom de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui s’était aussi démené pour la jeune Française et en avait fait une cause nationale, au même titre que la libération d’Ingrid Bétancourt.