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La Bibliothèque nationale fait peau neuve

Portrait de Dürrenmatt par Varlin, une des perles des collections des Archives littéraires suisses. BN

Lundi, la Bibliothèque nationale suisse a achevé sa restructuration, lancée il y a dix ans sous le nom de code d'«opération Ramsès». La construction de magasins supplémentaires a permis de tripler la surface ouverte au public mais, la peinture à peine sèche, il faut déjà penser au prochain agrandissement.

Les usagers de la Bibliothèque nationale (BN) disposent de nouveaux locaux ultramodernes sur quatre étages avec services de prêt et d’information, salle de lecture ainsi que des zones de bibliothèque en libre accès dotées de 50 quotidiens, 700 périodiques et 5000 ouvrages (10 000 à la fin de l’année).

Tout ceci sans oublier les Archives littéraires suisses, qui offrent depuis 1991 l’une des collections majeures de la BN avec les œuvres de plus de 150 auteurs. Il y a aussi le Cabinet des estampes, une salle multimédia, une salle d’exposition et une nouvelle cafétéria.

A la pointe de l’architecture spécialisée lorsqu’il a été érigé en 1931 (dans un style inspiré du Bauhaus), le bâtiment de la Hallwylstrasse a été rénové dans le même esprit d’efficacité, avec des installations sophistiquées – tout le bâtiment est câblé avec des stations informatiques pour les usagers – , aussi bien pour le conditionnement des documents, les catalogues, le transport interne ou le service de prêt. Toute l’opération est estimée à quelque 83 millions de francs.

Pour ce qui est du contenu, la bibliothèque (créée en 1899), réunit tout ce qui s’écrit sur la Suisse et par les Suisses depuis 150 ans. Physiquement, ce patrimoine national représente sept étages souterrains abritant 50 km de rayonnages, soit 3,5 millions de documents.

Parmi ceux-ci, on trouve des trésors de l’édition ancienne mais aussi, depuis la nouvelle Loi sur la BN de 1993, tous les documents informatiques (CD-Rom, DVD), les photos et les films. Un volume énorme du fait que, selon le directeur de la BN, Jean-Frédéric Jauslin, «la Suisse est l’un des pays les plus prolifiques du monde».

Pour ce qui est des documents en ligne, la BN n’a tout simplement pas les moyens de les conserver. Mais elle participe au projet NEDLIB qui, soutenu par l’Union européenne, planche avec huit autres bibliothèques nationales sur la sélection et le stockage des documents Internet.

Autre défi, la conservation (un nouveau service a été créé), car le papier utilisé depuis la moitié du 19e siècle est très acide et se dégrade rapidement: 1500 tonnes de documents sont menacés (sans parler des microfilms, des photos, des films…). Pour prolonger leur espérance de vie de 150 ans, ils sont traités au rythme de 40 tonnes par an.

Au vu de cette tâche titanesque, on est tenté de rebaptiser l’opération «Ramsès» en «Sisyphe». D’autant que Jean-Frédéric Jauslin n’a pas obtenu tous les postes supplémentaires dont il a besoin, alors que la loi date d’avant l’explosion d’Internet.

Pour couronner le tout, les collections augmentent de 1,5 km par an… et la BN sera à nouveau pleine à craquer d’ici à 2004-2005. Il faudra alors construire un nouveau magasin. Dans ce but, Jean-Frédéric Jauslin s’apprête du reste à retourner devant le Parlement avec un nouveau projet.

Isabelle Eichenberger

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