La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

La route Vuiteboeuf – Ste-Croix rouvre avec un visage changé

Keystone-SDA

La route cantonale entre Vuiteboeuf et Ste-Croix (VD) va rouvrir lundi après une fermeture de deux mois. D'importantes coupes de bois, effectuées au-dessus de Vuiteboeuf, ont durablement impacté le paysage. Elles ont été précipitées par le changement climatique, explique la Direction générale de l'environnement (DGE) du canton de Vaud.

(Keystone-ATS) «Nous avons coupé presque tous les grands arbres, principalement des hêtres, sur le bas de la Côte de Vuiteboeuf», explique l’inspecteur des forêts, Martial de Montmollin, à Keystone-ATS. «Comme on voyait que ces arbres allaient mourir à moyen terme, on a profité de la fermeture de la route pour travaux, pour ne pas devoir la fermer à nouveau pour des coupes de bois.»

Entre 400 et 500 arbres, soit 500 mètres cubes de bois, ont ainsi été abattus. Outre les hêtres, il s’agit également de quelques pins, sapins et érables. La forte mortalité de ces arbres s’explique par les sécheresses dues au changement climatique, combinées aux spécificités de l’endroit.

Sol superficiel

«On est ici face à un terrain complexe: le sol est très superficiel, puisqu’il se compose de rocher recouvert d’un peu d’humus et qu’il est orienté plein sud. Les arbres ont donc très peu de réserves et n’arrivent pas à supporter les sécheresses répétitives de ces dernières années» poursuit le spécialiste.

C’est cependant la présence de la route qui a précipité les coupes. «Avec les arbres, notamment les hêtres, on peut avoir l’impression qu’ils vont très bien, qu’ils sont tout verts, et deux semaines plus tard ils sont à l’article de la mort. C’est très dangereux. Nous avons donc dû couper cette forêt pour la sécurité des automobilistes», conclut-il.

Laisser faire la nature

Pour remplacer les végétaux perdus, la DGE a pris le parti de ne pas replanter d’arbres, mais de laisser faire la nature. Les forestiers s’occuperont toutefois de protéger les nouvelles pousses de la population de chamois environnante.

Dans tous les cas, la métamorphose du paysage forestier est irréversible. «On ne va pas les laisser les arbres devenir grands car c’est trop dangereux pour les automobilistes. Ce sera plutôt une forêt buissonnante ou de jeunes arbres», pointe Martial de Montmollin.

Plus rapide qu’anticipé

Si le canton avait bien pris des mesures depuis quelques années pour adapter les forêts au changement climatique, il a été pris de vitesse. «Les sécheresses sont plus intenses que ce qu’on avait imaginé. On n’a pas le temps d’adapter gentiment la forêt en favorisant certaines essences, car on a des massifs qui meurent en une seule fois», constate l’expert. La situation est particulièrement tendue dans les forêts du Jura, probablement en raison des sols calcaires qui se dessèchent facilement.

A terme, c’est tout le paysage qui va évoluer. «En gros, toutes les essences vont monter de 500 mètres», résume Martial de Montmollin. Les arbres des forêts de plaine, comme les hêtres, les érables et les frênes, vont progressivement remplacer les résineux sur les hauts du Jura. Ces derniers, comme l’épicéa, trouveront plutôt leur place dans les Alpes, alors que les chênes, les tilleuls et les frênes devraient s’installer dans les forêts de plaine.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision