
Le légendaire couturier italien Giorgio Armani s’est éteint

Le couturier italien Giorgio Armani, icône de la mode et bâtisseur d'un empire dans l'industrie du luxe, est décédé à l'âge de 91 ans, entouré par ses proches, a annoncé jeudi son groupe.
(Keystone-ATS) «C’est avec une immense tristesse que le groupe Armani annonce le décès de son créateur, fondateur et infatigable moteur: Giorgio Armani», selon le communiqué du groupe.
«Dans cette entreprise, nous nous sommes toujours sentis comme une famille. Aujourd’hui, c’est avec une profonde émotion que nous ressentons le vide laissé par celui qui a fondé et nourri cette famille avec vision, passion et dévouement», poursuit-il.
«Mais c’est précisément dans son esprit que nous (…) nous engageons à protéger ce qu’il a construit et à faire avancer son entreprise en sa mémoire, avec respect, responsabilité et amour», a-t-il ajouté.
Conformément au souhait de Giorgio Armani, ses funérailles seront privées, mais une chapelle ardente sera accessible au public samedi et dimanche de 9h00 à 18h00 au sein de l’Armani Teatro à Milan.
Giorgio Armani y avait créé sa maison de couture en 1975 et avait depuis toujours voulu rester indépendant, refusant d’être coté en bourse.
Le maire de Milan, Giuseppe Sala, a annoncé une journée de deuil dans la capitale économique italienne lundi, jour des funérailles.
Le couturier, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé. Il avait également fait l’impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.
Dans une interview au Financial Time publiée quelques jours avant sa mort, le créateur déclarait que les plans pour sa succession consistaient «en une transition progressive des responsabilités» vers ses «plus proches collaborateurs tels que Leo Dell’Orco», le responsable du design des collections homme, «les membres de (sa) famille et toute l’équipe de travail».
Le «meilleur de l’Italie»
«Avec Giorgio Armani, c’est une figure emblématique de la culture italienne qui disparaît, lui qui a su transformer l’élégance en un langage universel. Son style sobre et innovant a redéfini la relation entre la mode, le cinéma et la société, laissant une empreinte indélébile dans les moeurs contemporaines», a réagi le ministre italien de la Culture Alessandro Giuli.
«Il n’était pas seulement un maître de la mode, mais aussi un ambassadeur reconnu de l’identité italienne dans le monde», a-t-il ajouté.
«Avec son élégance, sa sobriété et sa créativité, il a su mettre en valeur la mode italienne et inspirer le monde entier. Une icône, un travailleur infatigable, un symbole du meilleur de l’Italie. Merci pour tout», a pour sa part réagi sur X la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.
De nombreuses autres personnalités italiennes de premier plan ont salué sa mémoire, à l’instar de Donatella Versace, ambassadrice du groupe de mode du même nom, qui a salué sur Instagram la perte d’un «géant» qui «a fait l’histoire».
Créateur visionnaire, Armani s’est distingué dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l’architecture d’intérieur et l’hôtellerie de luxe dans des villes comme Milan, Paris, New York, Tokyo, Séoul et Shanghai. En 2000, le Musée Guggenheim à New York le fait entrer au Panthéon des créateurs en lui consacrant une rétrospective.
Né le 11 juillet 1934 à Piacenza (nord de l’Italie) dans une famille modeste d’origine arménienne, Giorgio Armani a étudié deux ans la médecine avant de travailler comme étalagiste-décorateur à Milan pour les grands magasins La Rinascente, où il reste jusqu’à 31 ans.
Passionné de photographie et de dessin, il voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec Nino Cerruti, l’inventeur du «casual chic» décédé en janvier 2022, qui lui avait confié sa nouvelle ligne de vêtements masculins, Hitman.