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Le Musée des Beaux-Arts de Berne traite des spoliations nazies

La nouvelle exposition au Musée des Beaux-Arts de Berne présente le 2e volet de la collection Gurlitt. Intitulée "Les spoliations nazies et leurs conséquences", elle rend compte du rôle joué par le marchand d'art Hildebrand Gurlitt sous le régime nazi. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Le Musée des Beaux-Arts de Berne présente le 2e volet de la collection Gurlitt. Sous le titre “les spoliations nazies et leurs conséquences”, l’exposition retrace l’évolution du marché de l’art sous le régime nazi à l’exemple des activités d’Hildebrand Gurlitt.

L’exposition présente près de 130 oeuvres provenant de la succession du marchand d’art Hildebrand Gurlitt (1895-1956). La plupart d’entre elles ont une provenance jugée lacunaire si bien qu’il n’a pas été possible de mettre en évidence ni d’exclure avec certitude qu’il s’agissait de confiscations opérées par le régime nazi.

Dans la majorité des cas, il n’existe à ce jour aucun indice concret accréditant une spoliation, a souligné l’institution culturelle lors de la présentation mercredi du 2e volet de la collection Gurlitt. Cet ensemble comprend des peintures, des oeuvres graphiques et des sculptures allant du XVIe siècle au milieu du XXe siècle.

Le public pourra découvrir jusqu’au 15 juillet 2018 des oeuvres de maîtres allemands et néerlandais des XVIe et XVIIe siècles ainsi que d’artistes des courants réaliste et impressionniste. Parmi les artistes représentés à Berne figurent Gustave Courbet, Claude Monet, Auguste Renoir ou Pieter Breughel.

Marché de l’art et nazisme

Cette exposition, qui succède à “Art dégénéré – Confisqué et vendu”, est divisée en trois parties. Les sections “Marchands d’art sous le national-socialisme”, “Le marché de l’art à Paris (1940-1944)” et “Les restitutions” donnent un éclairage sur les conditions d’acquisitions des oeuvres d’art par Hildebrand Gurlitt.

Grâce à la biographie d’anciens propriétaires de certaines oeuvres, l’exposition replace dans leur contexte historique les conditions dans lesquelles le régime nazi s’empara de ces toiles et se livra à des actions systématiques de confiscation. Elle entend montrer les rapports entre marché de l’art et politique de spoliation.

Soupçons de spoliation

Les relations commerciales qu’Hildebrand Gurlitt noua jusqu’en Suisse illustrent la dimension internationale du commerce des biens spoliés. Une salle du musée bernois est réservée aux oeuvres d’art dont il est avéré qu’il s’agit de spoliations ou sur lesquelles pèse un soupçon de spoliation.

Avant d’être exposée au Musée des Beaux-Arts de Berne, une partie de ces oeuvres était présentée à la Bundeskunsthalle de Bonn (D). La collection Gurlitt, léguée à l’institution culturelle bernoise par Cornelius, fils d’Hildebrand , renferme au total 1557 oeuvres.

Six oeuvres ont été identifiées comme des spoliations. Quatre ont pu être restituées. Il subsiste actuellement 61 cas de soupçons de spoliation.

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