Le président afghan Ashraf Ghani sonne la reprise des hostilités

(Keystone-ATS) Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé samedi la reprise officielle des hostilités face aux talibans au terme du cessez-le-feu unilatéral qu’il avait proposé. Cette trêve a déjà été largement dénoncée par les talibans sur le terrain.
Néanmoins, les efforts de paix se poursuivent et il a appelé les talibans à les rejoindre promettant qu’il n’y aurait « aucun accord secret », lors d’une conférence de presse. « Le cessez-le-feu est terminé, les forces de défense et de sécurité afghanes sont autorisées à reprendre leurs opérations militaires » a indiqué le chef de l’Etat.
« L’annonce de notre cessez-le-feu a été chaleureusement accueillie par la population et le reste du monde. Les gens réclament la paix au gouvernement et aux talibans, le gouvernement a accepté de lancer cet appel maintenant c’est au tour des talibans d’apporter une réponse positive » a-t-il insisté. « La première exigence des Afghans c’est la fin de la guerre et la paix ».
Le chef de l’Etat avait décrété un cessez-le-feu à l’occasion des fêtes de l’Aïd-al-Fitr marquant la fin du ramadan mi-juin, que les talibans avaient respecté pendant trois jours: leur entrée, désarmés, dans Kaboul et de nombreux villes et villages avaient donné lieu à de nombreuses scènes de fraternisation et démonstrations de joie. Cette trêve s’adressait exclusivement aux talibans, excluant le groupe Etat islamique présent dans l’est et le nord, principalement.
Puis M. Ghani avait proposé une prolongation de dix jours de la trêve à compter du 20 juin. Mais les insurgés avaient cette fois refusé de le suivre et aussitôt repris leurs attaques contre les forces militaires et la police. Cependant, pour de nombreux observateurs, ces quelques jours de trêve ont fait apparaître un vif désir de paix au sein de la population et sa lassitude des menaces et attentats permanents.
Le président Ghani a rappelé qu’il avait fallu en 2016 de longues négociation avec les extrémistes du Hezb-i-Islami pour parvenir à un accord de paix permettant à leur leader, Gulbuddin Hekmatyar, de rentrer à Kaboul en avril 2017. « Nous avons réussi, nous pouvons continuer d’avancer », a-t-il estimé.