
Les femmes vont pouvoir accéder à la tête de la police au Sri Lanka

(Keystone-ATS) Le Sri Lanka va lever les restrictions empêchant les femmes d’accéder aux plus hauts postes de sa police nationale. Cette mesure fait partie d’un plan de réforme des forces de l’ordre destiné à rétablir la confiance de la population.
Arrivé au pouvoir en janvier 2015, le président Maithripala Sirisena a promis de restaurer l’État de droit et de combattre la corruption dans un pays marqué par plus de trois décennies de guerre civile. Il a chargé la commission de la police nationale (NPC) de revoir en profondeur le fonctionnement des forces de l’ordre, dont l’action suscite la méfiance d’une grande partie de la population.
« Après des années de piètres services de la police, le public veut des réformes rapides », a déclaré mercredi le directeur de la NPC à des journalistes, Siri Hettige, à Colombo. Il a prévenu que ces mesures ne produiront pas « des résultats immédiats ».
Les Sri-Lankais auront également la possibilité de noter la qualité des services de police afin de signaler les points à améliorer. « Nous posons les fondations d’une police mieux organisée, plus efficace et plus tournée vers les gens », a affirmé le responsable.
Même opportunités
L’île de l’océan Indien a élu la première femme Premier ministre de l’histoire en 1960. Pourtant, il ne permet pas à ses quelque 11’000 policières, sur un effectif de 80’000 personnes, d’accéder à un grade supérieur à celui de surintendant général, soit trois crans en-dessous du poste suprême d’inspecteur-général.
A l’heure actuelle, aucune femme n’est même surintendante générale. « Nous allons mettre en oeuvre des changements structurels qui donneront aux femmes les mêmes opportunités » que leurs collègues masculins, a précisé M. Hettige.
Le Sri Lanka n’a mis fin qu’en 2011 à l’état d’urgence, soit deux ans après l’écrasement des rebelles de la minorité tamoule. La guerre civile a fait au moins 100’000 morts entre 1972 et 2009.