Des perspectives suisses en 10 langues

Les sénateurs offrent un répit aux amateurs de foie gras

Les Suisses ne seront pas privés de foie gras importé de France pour les fêtes de fin d'année (archives). KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA sda-ats

(Keystone-ATS) Les amateurs de foie gras peuvent respirer. Le Conseil des Etats a balayé mercredi par 37 voix contre 4 une motion du National exigeant l’interdiction des importations de produits d’animaux ayant subi des mauvais traitements.

La Chambre du peuple avait adopté le texte en juin par 97 voix contre 77. Dans la ligne de mire de l’auteur Matthias Aebischer (PS/BE): le foie gras, les cuisses de grenouille et les produits de pelleterie.

Les sénateurs ne sont pas opposés à la protection des animaux. La commission préparatoire est sensible au but fondamental de la motion, qui est de protéger les animaux, a expliqué Brigitte Häberli (PDC/TG). Elle a toutefois proposé sans opposition de rejeter la motion.

Ce n’est pas la première fois que le Parlement traite de tels textes. Mais celui-ci vise une palette particulièrement large de produits. Une interdiction pure et simple aurait des conséquences très importantes pour un grand nombre de secteurs, de la production alimentaire à l’industrie horlogère en passant par l’industrie textile.

Irréalisable

La commission doute en outre que cela améliore le bien-être des animaux. Une surveillance globale des importations et de toutes les méthodes de production à l’étranger ne serait ni réalisable, ni opportune.

Il vaut mieux miser sur un renforcement de la déclaration des modes de production des denrées alimentaires qui diffèrent des normes suisses. Les sénateurs ont adopté tacitement le postulat de la commission chargeant le Conseil fédéral de présenter un rapport sur la question.

Bien-être animal

Pays fortuné, la Suisse doit prendre la tête de la lutte en faveur du bien des animaux, a objecté en vain l’indépendant schaffhousois Thomas Minder. “Je mets le bien des animaux au-dessus du bien commercial”, c’est absurde de toujours invoquer les règles du commerce international. L’interdiction du commerce de peaux de bébés phoques a été reconnue comme conforme aux règles de l’OMC

Il est naïf d’en appeler à la responsabilité des consommateurs. Tant qu’il y aura des produits issus de méthodes cruelles sur le marché, il y aura des clients. Les produits interdits en Suisse ne doivent pas pouvoir être importés, c’est totalement inconséquent. Et M.Minder d’appeler le gouvernement à une stratégie claire.

Gouvernement clair

Le Conseil fédéral a toujours défendu la même position, a répondu le ministre Alain Berset. Il s’est toujours prononcé fermement contre toute pratique qui serait contraire au bien-être des animaux et légifère en ce sens pour la Suisse. Mais on ne peut faire abstraction des règles internationales.

Il faut s’engager à réaliser ce que l’on peut vraiment tenir. La motion signifie de faire des contrôles sur place, ce qui ne sera guère réalisable sur le plan pratique.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision