Libye: apparition surprise de Kadhafi sur une place de Tripoli

(Keystone-ATS) Au onzième jour de l’insurrection en Libye, Mouammar Kadhafi est apparu sur la place Verte à Tripoli pour demander à ses partisans de se préparer à « défendre » le pays. « Nous allons nous battre et nous les vaincrons », a lancé le colonel à ses partisans.

« S’il le faut, nous ouvrirons tous les dépôts d’armes pour armer tout le peuple », a menacé le numéro un libyen au pouvoir depuis 40 ans. Et d’ajouter que les Libyens « aiment Kadhafi ».

Plus tôt vendredi, les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont tiré sur des manifestants à Tripoli à la sortie des prières faisant au moins deux morts. Elles s’étaient déployées autour des mosquées pour empêcher les protestations, selon les témoins.

La contestation s’étend

La contestation s’étend de l’ouest de Tripoli à Benghazi, à 1000 km à l’est de la capitale, dans des villes côtières ou proches des côtes de la mer Méditerranée, l’immense majorité du pays, à 93% désertique, étant épargné par les combats.

La région orientale pétrolifère est aux mains de l’opposition armée, qui pourrait marcher sur Tripoli. Les partisans du « Guide » sont concentrés à Tripoli, où la milice Khamis disposerait de 9000 combattants, de chars et d’avions, selon des informations non confirmées.

Des responsables américains estiment que le maintien au pouvoir de M. Kadhafi dépendra grandement du bataillon d’élite mené par son fils Khamis, tandis que le reste de l’armée subit une désertion massive.

Condamnation de l’ONU

A Genève, l’ambassade de Libye auprès de l’ONU a créé un coup de théâtre en se ralliant au peuple libyen. Un diplomate a lu devant le Conseil des droits de l’homme une prière du coran en mémoire aux « martyrs » et demandé à toutes les délégations de se lever pour honorer les victimes de la répression.

L’assemblée a ensuite condamné les violations massives et systématiques des droits de l’homme en Libye, demandé leur arrêt immédiat et décidé la création d’une commission d’enquête internationale. Elle recommande à l’Assemblée générale de l’ONU la suspension de la Libye.