La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935

Meurtre à l’aéroport de Bâle-Mulhouse: l’Etat condamné pour faute

(Keystone-ATS) L’Etat a été condamné pour faute après le meurtre en 2011 d’un contrôleur aérien de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, a-t-on appris vendredi auprès des avocats de la veuve de la victime. Huit ans après les faits, le meurtrier reste introuvable.

Dans sa décision rendue le 3 mai, le tribunal administratif (TA) de Strasbourg a donné raison à la veuve de Jean Meyer, 34 ans, qui réclamait la condamnation de la direction générale de l’aviation civile (DGAC), administration de l’Etat chargée de réglementer et de superviser la sécurité aérienne, ont indiqué ses conseils, Mes Damien Legrand et Thierry Moser.

Le TA, saisi en avril 2016, a condamné l’État à verser une indemnité à la famille du défunt, ainsi qu’au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions, qui avait pris en charge le dédommagement de la famille, ont expliqué les conseils, sans dévoiler le montant de cette indemnité. « C’est une décision rare. La justice a en effet considéré que la faute de la DGAC avait contribué au décès » et « que, sans cette erreur, Jean Meyer n’aurait pas été tué », s’est félicité Me Legrand.

La veuve du contrôleur avait saisi en avril 2016 le TA, estimant que l’employeur de son époux, la DGAC, avait failli dans ses obligations de sécurité en validant un arrêt de travail du meurtrier présumé, Karim Ouali, alors contrôleur aérien stagiaire à Bâle-Mulhouse et qui avait conservé ses badges et clés sécurisés lui permettant d’accéder à un lieu extrêmement sécurisé. Il était par ailleurs présenté comme dépressif, perturbé psychologiquement et se sentait persécuté par ses collègues.

Jean Meyer avait été découvert le 27 avril 2011, peu avant 8h00, gisant dans son sang au pied d’un escalier menant à la tour de contrôle de l’aéroport de Bâle-Mulhouse. Selon l’autopsie, l’homme, marié et père d’un enfant de quatre ans, est décédé de huit à dix coups de couteau. Rapidement soupçonné, Karim Ouali, lui aussi âgé de 34 ans au moment des faits, est depuis introuvable.

Se disant victime de racisme, il avait envoyé le jour du drame un courrier délirant et menaçant à ses collègues de la DGAC. Il avait ensuite été vu par des témoins quittant précipitamment l’aéroport après le meurtre. Les recherches lancées à l’étranger sont restées vaines et ses proches affirment être depuis sans nouvelles de lui.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision